Projet de loi de finances : entre propositions sérieuses et éclats fantaisistes

Les interventions de certains députés se sont distinguées par une profondeur notable, révélant leur ancrage dans la réalité du pays et leur connaissance précise des enjeux économiques, politiques, financiers et sociaux qui traversent la vie quotidienne des Tunisiens. Plusieurs des propositions avancées pour accélérer l’examen du projet de loi de finances se sont d’ailleurs avérées pertinentes, et ont trouvé un écho favorable auprès de la ministre des Finances, Mishket Salama.
Cette dernière est apparue parfaitement maîtresse de ses dossiers : arguments solides, réponses structurées, capacité à séparer le faisable du fantaisiste. Elle a ainsi répondu avec clarté, parfois avec une pointe de fermeté, à certains amendements pour le moins singuliers — comme l’idée d’un prêt sans intérêts destiné aux jeunes pour financer leur mariage, ou encore la proposition d’attribuer à chaque famille une voiture importée sans droits de douane.
Ces débats, souvent riches et parfois déroutants, ont mis en lumière la tension permanente entre urgence sociale, contraintes budgétaires et tentation démagogique. Ils ont surtout rappelé que la qualité du travail parlementaire dépend à la fois du sérieux des élus et de la capacité du gouvernement à maintenir un cap réaliste, loin des promesses irréalisables qui se dissipent dès qu’elles rencontrent les chiffres.
B.O
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