USA: la FED relève de nouveau ses taux, l'Afrique face au risque d'une crise de la dette

USA: la FED relève de nouveau ses taux, l'Afrique face au risque d'une crise de la dette

La Réserve fédérale américaine (Fed) a relevé mercredi son principal taux d'intérêt de trois quart de points dans le but de juguler le niveau de l'inflation, au plus haut depuis les années 1980, et d'autres hausses continues de taux sont à prévoir malgré les signes de ralentissement économique.

"L'inflation reste élevée, reflétant les déséquilibres de l'offre et de la demande liés à la pandémie, la hausse des prix des denrées alimentaires et de l'énergie ainsi que des pressions plus générales sur les prix", a déclaré la Fed dans un communiqué publié à l'issue de deux jours de débats. Le comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) a ajouté qu'il restait "très attentif" aux risques d'inflation.

Une nouvelle forte hausse des taux à prévoir
Une nouvelle hausse des taux « inhabituellement élevée » pourrait être nécessaire lors de la prochaine réunion de la FED, en septembre, a averti ce mercredi son président Jerome Powell lors d'une conférence de presse.

L'inflation est « beaucoup trop élevée » et le marché du travail « extrêmement tendu », a-t-il souligné. Il a cependant souligné que la décision de septembre « dépendra des données publiées d'ici là ».

« Nous n'essayons pas de provoquer une récession et nous ne pensons pas que nous en ayons besoin », a déclaré Jerome Powell. « Nous pensons qu'il est possible de faire ralentir l'inflation tout en maintenant un marché du travail solide », a-t-il ajouté

L'Afrique face au risque d'une crise de la dette
Les taux directeurs avaient été abaissés en urgence entre 0 et 0,25% en mars 2020, pour soutenir l'économie face à la crise du Covid-19, et sont restés dans cette fourchette jusqu'en mars dernier.

Mais quand les taux d'intérêt américains sont à la hausse, le moral du reste du monde est à la baisse. L'argent et de plus en plus cher, ce qui n'arrange pas les pays africains qui ont actuellement besoin d'emprunter, soit pour financer leur transition économique, leur développement ou leur budget.

Alors qu'il y a un an encore, les pays africains constataient avec ravissement une baisse générale des taux auxquels ils empruntaient (notamment les fameux eurobonds), cette embellie n'a guère duré.

En juin, le puissant Nigeria a dû renoncer à un emprunt de 950 millions de dollars, car les conditions n'étaient pas assez avantageuses. Cette remontée des taux pèse aussi sur les taux de change entre monnaies, ce qui renchérit encore l'ardoise.

Aujourd'hui, 60% des pays africains à faibles revenus présentent un risque de surendettement. Ils étaient 20% il y a dix ans. La situation est donc grave, mais pas désespérée, soulignent les économistes, pour peu que la coopération mondiale suive.

Les pays du G20 qui ont mis en place durant la pandémie un cadre commun pour aider les pays africains surendettés à gérer leur dette doivent désormais agir sans tarder, souligne le FMI qui pointe les risques de contagion d'une possible crise de la dette.  

Agences

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