Algérie: Libération d'un journaliste après 25 mois de détention provisoire

Algérie: Libération d'un journaliste après 25 mois de détention provisoire

 

Le journaliste algérien Abdessami Abdelhaï, 43 ans, a été libéré le 21 septembre 2015 après 25 mois de détention provisoire dans sa ville natale, Tébessa, à frontière algéro-tunisienne. Il attend encore la programmation de son procès.

Il travaillait dans une radio locale  et était, égalment,  le correspondant de Jaridati (arabophone) et Mon Journal (francophone), deux quotidiens interdits depuis juin 2013. Abdelhaï est accusé d’avoir participé à l’exfiltration vers la Tunisie de son directeur de publication, Hichem Aboud, ancien officier des services secrets algériens (DRS) lequel s’apprêtait à publier des informations sur l’état de santé du président algérien, Abdelaziz Bouteflika.

Le silence assourdissant des autorités algériennes, au printemps 2013, sur l’état de santé du président algérien, hospitalisé en urgence à l’hôpital du Val-de-Grâce, à Paris, donnait lieu à toutes sortes de rumeurs. Le 18 mai de la même année, Hichem Aboud prépare un article qui affirme que Bouteflika serait dans un état « comateux », pour l’édition du lendemain. Laquelle n’a jamais été imprimée. « C’est l’imprimeur qui a alerté le ministre de la communication lorsqu’il a découvert le dossier traitant de l’état de santé du président », affirme Hichem Aboud le lendemain. Un mois plus tard, Hichem Aboud affirme, dans un communiqué, qu’il est soumis à une interdiction de quitter le territoire.

Quelques semaines passent et le 7 août, Hichem Aboud débarque dans la ville frontalière de Tébessa, à 600 km à l’est d’Alger, où il séjourne trois jours, sans encombres, à l’hôtel El Emir, au centre-ville. Il rencontre alors son correspondant sur place, Abdessami Abdelhaï. Le 10 août, il quitte l’Algérie pour la Tunisie en passant par le poste frontière algérien de Bouchebka et le poste tunisien d’Hydra. La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) qualifie sa sortie « d’exfiltration » et, huit jours plus tard, arrête Abdessami Abdelhaï. Selon le rapport de la gendarmerie de Tébessa, « Abdessami a accompagné Hichem Aboud au poste frontière ».

Source: le monde.fr