Après Hédi Majdoub Ghazi Jéribi dans le collimateur du remaniement ministériel

Après Hédi Majdoub Ghazi Jéribi dans le collimateur du remaniement ministériel

 

Plus le remaniement ministériel se fait attendre, plus le climat politique se crispe. Ainsi, pendant de longues semaines, c’est le ministère de l’Intérieur qui est l’objet de toutes les convoitises après qu’on ait fait circuler l’information donnée pour certaine que le ministre Hédi Majdoub a demandé à être déchargé de ses fonctions et que le chef du gouvernement Youssef Chahed a accédé à son souhait. Mais le jour de l’Aïd el-Idhaa voilà que le ministre de l’Intérieur fait un déplacement dans le nord ouest pour montrer qu’il est solide au poste. Il a tenu d’ailleurs à démentir tous les bruits qui le concernent et qui n’ont pas été donnés par n’importe qui. C’est le responsable du dossier politique de Nidaa Tounés, le premier parti du gouvernement qui les a fait propager.

A peine cette question réglée ou presque puisqu’on ne sait pas si Hédi Majdoub sera confirmé dans ses fonctions lors du remaniement désormais imminent, voilà qu’on parle d’un autre ministre qui serait dans le collimateur.

Ainsi selon le journal émirati Al-Ittihad(alittihad.ae), c’est le ministre de la Justice Ghazi Jéribi qui serait dans l’œil du cyclone. Le journal qui place son information dans le cadre du conflit qui oppose les Emirats au Qatar accuse ce dernier état du golfe de s’ingérer à travers son ambassade et ses « agents » dans le remaniement ministériel en cours.

Le journal émirati ajoute, selon « des sources dignes de foi » que « Doha fait pression pour que le remaniement se solde par l’éloignement de Ghazi Jéribi du ministère de la Justice ». La raison c’est que le chef du gouvernement Youssef Chahed a en sa possession des documents et des preuves sur les réseaux d’enrôlement des jeunes tunisiens dans les réseaux djihadistes et qu’il a demandé à Ghazi Jéribi l’ouverture d’une « enquête sérieuse et précise » sur ces réseaux et sur les associations impliqués dans « ce dossier grave sur la sécurité nationale tunisienne ».

Le journal cite le député Ali Bennour qu’il présente comme un dirigeant d’Afek Tounes selon lequel d’énormes sommes d’argent sont entrées en Tunisie pour financer des associations caritatives dont certaines disposent jusqu’à 500 millions de dinars, des sommes astronomiques d’argent provenant du Qatar selon lui.

Le journal estime selon des « sources informées » le nombre de ces associations à 150. « Le Qatar et ses agents espèrent par l’éloignement de Jéribi perturber l’enquête sur les réseaux d’enrôlement djihadiste et de détourner l’orientation des investigations », ose écrire le journal émirati qui implique Ennahdha qui a demandé à Youssef Chahed d’évaluer le rendement de Ghazi Jéribi ce qui est un souhait implicite de l’éloigner. Sauf, finit-il par avouer que le Chef du Gouvernement oppose un « veto » à une telle demande

Les élucubrations de ce journal sont d’autant plus incompréhensibles qu’elles veulent impliquer la Tunisie dans un conflit qui oppose deux lointains pays qui pour frères qu’ils sont l’un et l’autre n’ont aucune chance de réussir à s’ingérer dans nos affaires intérieures.

D’ailleurs l’article pêche par de criantes contradictions, car il indique que c’est le chef du gouvernement qui a en sa possession les preuves et les dossiers donc il en fera usage quelque soit le ministre de la Justice.

Mais ce que le journal ne sait pas que la justice est indépendante en Tunisie et que le ministre en sa qualité de chef du parquet peut lui transmettre des dossiers mais c’est elle en totale souveraineté qui décide en dernier ressort. Dire enfin que Youssef Chahed oppose son « veto » au changement du ministre de la Justice, même si l’information est sujette à caution, montre que la Tunisie refuse les pressions quelle qu’en soit la provenance.

lire l'article du journal émirati:

http://www.alittihad.ae/details.php?id=50748&y=2017&article=full

 

RBR

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