Augmentation de 45% des tarifs de la Steg: La grogne des Tunisiens !

Du petit épicier du coin jusqu'à l'industriel, nul n'a été insensible à l'augmentation, parfois anarchique et indéchiffrable des factures d'électricité de la Société tunisienne d'électricité et de gaz. Cette dernière a déjà procédé depuis quelques semaines à l’augmentation, sans préavis, du tarif de consommation. Augmentation qui s’est reflétée sur les factures reçues par les clients cette semaine.

Cette augmentation qui dépasserait les 45 % selon les organisations patronales, en l’absence bien sûr de toute précision de la STEG permettrait d’élever les ressources de l’Etat en ajoutant aux caisses 358 millions de dinars visant à couvrir la subvention du carburant.

C'est que les dettes auprès de la STEG ne cessent d'aller crescendo. Selon des sources officielles, les dettes des différentes entreprises et des citoyens envers la STEG sont estimées à un milliard de dinars dont 250 millions de dinars pour la seule Société Nationale de Distribution des Pétroles (Agil).Sans compter le phénomène du détournement de l’électricité devenu un véritable casse-tête, obligeant la STEG à couper l’électricité au sein de nombreuses écoles, entreprises et autres institutions publiques.

Grosso modo, les impayés des entreprises publiques auprès de la STEG représentent 60%.Au lieu de trouver les solutions idoines pour récupérer cette dette, la STEG n'a pas trouvé mieux à faire que la facilité, en se rabattant sur les pauves citoyens pour leur faire avaler ces amères pilules. Ces citoyens déjà très affectés par le coût excessif de la vie et l'effritement continu du pouvoir d'achat.

Et ce sont ces 45% d'augmentation des tarifs d'électricité que les industriels dénoncent aussi. 

Ainsi, sur ordres des deux patronats (l’UTICA et la CONECT), des industriels ont déclaré mercredi 21 novembre 2018 leur refus des augmentations des tarifs qu'ils jugent excessives, dépassant même les 45 %. Le secteur industriel conteste avec virulence une hausse de près de 45 % non annoncée explicitement, ni au public ni aux médias. 

Dans un communiqué commun, les présidents des URICA de Sousse, Monastir, Mahdia, Sfax, Kairouan et Nabeul réunis, au siège de l’Union régionale, à Sousse, déclarent leur refus des augmentations qu’ils jugent excessives des tarifs de l’électricité et demandent à la STEG de revenir à la tarification de janvier 2018. Dans le cas contraire, ils menacent d’interrompre la production. Plusieurs chefs d’entreprises actives dans ces régions étaient présents à la réunion.

“Si la STEG ne revient pas sur sa décision, nous la tiendrons responsable des dommages et pertes subis par les institutions et les employeurs”, ont prévenu les 6 unions régionales de l’UTICA.

Ces derniers ont également brandi une autre menace, en mettant en garde la STEG contre toute tentative de couper l’électricité et le gaz, menaçant de “hausser le ton et de prendre des mesures d’escalade”, dont la fermeture des entreprises.