Béji Caid Essebsi a demandé à Habib Essid de surseoir à sa démission

Béji Caid Essebsi  a demandé à Habib Essid de surseoir à sa démission

 

« Je n’ai informé personne de mon initiative d’un gouvernement d’union nationale, même pas Rached  Ghannouchi que j’ai rencontré la veille », a confié le président  de la République   Béji Caid Essebsi au journaliste Abdelbari Atouane au cours d’un entretien entre les deux hommes mardi 7 juin à Carthage. Il a expliqué qu’il s’est  inspiré de l’expérience de son mentor Habib Bourguiba qui,  en 1959, avait formé un gouvernement d’union nationale pour « mettre la Tunisie sur le droit chemin et partager les responsabilités entre toutes les parties ».

Le chef de l’Etat a révélé avoir demandé à Habib Essid de ne pas présenter sa démission dans l’immédiat et de continuer sa mission jusqu’à l’aboutissement des consultations.  « Il était prêt à démissionner et d’obtempérer à tout ce qu’on va lui demander », dit-il en appréciant la disposition du chef du gouvernement.

Atouane a observé que le président ne nourrit pas l’espoir de voir les partis de gauche participer au gouvernement et qu’on s’oriente vers l’option de voir les deux grandes formations politiques( Nidaa Tounes et Ennahdha)  se partager la charge.

A sa question sur l’identité du nouveau chef de gouvernement, Essebsi sourit, relève Atouane. « Attendez, la question sera réglée dans les tout  prochains jours », dit le président. Cela n’empêche que cette question revient avec insistance dans les soirées ramadhanesques, sur les réseaux sociaux, souligne-t-il.

Sur  un autre plan, Essebsi a déclaré n’avoir demandé aucun sou aux pays du Golfe qu’il a visités relevant particulièrement l’accueil chaleureux dont il fait l’objet en Arabie Saoudite. Il semble faire indirectement des reproches aux Emirats sans oublier de rappeler les qualités du fondateur de la fédération, Cheikh Zayed sur lequel il ne tarit pas d’éloges. Mais ce qui l’inquiète le plus c’est l’anarchie des armes en Libye.

Le journaliste ne manque pas d’évoquer  avec Essebsi le retour de la statue équestre de « son patron »  Bourguiba sur l’avenue qui porte le nom du premier président de la république. « Je vois les signes du bonheur sur son visage, avant de me dire qu’il s’agit d’une réhabilitation pour l’homme de l’indépendance et une reconnaissance de ce qu’il a fait pour la Tunisie » écrit Atouane avant de voir le président s’exclamer devant lui : « N’est-elle pas plus belle que l’horloge placée là-bas ». 

Votre commentaire