A cause d'un film qui "dérange", le réalisateur Moncef Barbouch objet de graves menaces

  A cause d'un film qui "dérange", le réalisateur Moncef Barbouch objet de graves menaces


Jamais dans l’histoire du cinéma tunisien, un film n’a autant fait parler de lui avant sa diffusion que « Conflit »  du réalisateur Moncef Barbouch.

Refusé dans la 25ème édition des JCC, ce film n’a même pas pu être projeté en dehors de la compétition officielle comme promis par le ministère de la Culture.

Pire encore, la société Quinta Distribution de Tarak Ben Ammar qui est en charge de le distribuer dans les salles tunisiennes, n’a pas pu convaincre les propriétaires des salles pour le diffuser avant le 2ème tour des élections présidentielles ! Même l’avant-première prévue ce mercredi 17 décembre pour les journalistes et les artistes a été annulé.

Ainsi donc ; l’embargo imposé à ce film qui retrace le calvaire des opposants au régime de Ben Ali à l’époque de la dictature, à travers l’histoire vraie d'une famille qui a vécu durant les 23 années du règne du Président déchu, l'oppression, la pauvreté, la torture...continue bizarrement.Alors que nous continuons à croire que la liberté d’expression acquise chèrement grâce à la révolution ne peut en aucun cas être menacé

Le comble c’est que le réalisateur Moncef Barbouch, qui n’a pas cessé de dénoncer cette nouvelle forme de censure, a été victime de nombreuses menaces et pressions de la part de certains lobbys et de certains responsables sécuritaires de l’époque de Ben Ali qui craignent que le film ne dévoile leurs crimes.

Barbouch s’est d’ailleurs déclaré très inquiet concernant la tournure des évènements et déçu par la réaction des médias et des associations de la vie civile censés défendre la liberté d’expression et qui n’ont rien fait pour défendre la diffusion de son film ou au moins le soutenir face à ces menaces inquiétantes.