Cette pauvre Tunisie, infiltrée de toute part !

Cette pauvre Tunisie, infiltrée de toute part !
 
 
Depuis la fameuse révolution et la montée alarmante du terrorisme dans notre chère Tunisie jadis réputée comme un havre de paix et de tolérance, les accusations d’ingérence de parties étrangères dans nos affaires internes se sont multipliées.
 
Au début, bon nombre d'observateurs ont jugé que la Tunisie est devenue le terrain fertile des services secrets américains, qataris et turcs qui ont soutenu l’arrivée des islamistes au pouvoir et qui ont tout fait pour orienter les positions tunisiennes et imposer leurs choix dans nos affaires.
 
Plus tard, c'est au tour de l'entité sioniste d'être accusée de fomenter des ingérences dans nos affaires en infiltrant nos services sécuritaires, nos lobbys de décision et même nos médias dans le but de barrer la route à la montée des Islamistes; puisque la confrérie des Frères Musulmans est son pire ennemi et constitue un danger réel pour elle.
 
Et à la suite de l'assassinat des deux opposants Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, et particulièrement de l'avocat Faouzi Ben Mrad, c'est l'Algérie qui a été pointée du doigt par certains observateurs, «gênée» qu'elle était de l’éventuel aboutissement de la révolution à l’instauration d’un modèle démocratique qui peut inspirer son peuple et « gênée » de la montée des islamistes qu’elle n’a jamais portés dans le cœur.
 
Puis ce fut au tour des Russes d'être accusés à leur tour d’ingérence dans les affaires internes de la Tunisie, suite à cette énigmatique affaire d'espionnage qui a abouti à l’arrestation d’un des employés de leur ambassade à Tunis.
 
Ce diplomate a bien sûr bénéficié de son immunité pour être vite relâché, alors que les « traitres » tunisiens à travers lesquels il a eu accès à de nombreuses informations, ont écopé de légères peines de prison.
 
Dans cette même «lancée» interventionniste, les services de renseignements français, allemands et anglais, ne sont pas restés eux aussi loin de ces accusations d’espionnage, d’infiltration des centres de décisions et bien sûr d’ingérence dans les affaires tunisiennes post-révolution...
 
Aujourd'hui, et avec les bouleversements tumultueux que connaissent nos relations avec les Émirats arabes unis, ce sont les responsables des Emirats qui sont désormais les plus accusés de ces ingérences et même de tentatives de déstabilisation de la Tunisie et de son pouvoir en place.
 
Cet Etat qui, après avoir fortement soutenu Béji Caïd Essebsi pour destituer Ennahdha et arriver au pouvoir, s'est retourné semble-t-il contre lui en raison de son refus de «coopérer».
 
Ce qui a provoqué le courroux de certains lobbyistes de ce pays qui veulent éradiquer les islamistes et soutenir un régime tunisien soumis qui obéit à leurs ordres et exécutent leurs politiques.
 
Le dernier rapport publié sur le site de Middle East Online traduit bien cette éventualité. Et pour jeter encore de l'huile sur le feu dans cette grave affaire d’accusations d’ingérence des pays étrangers dans nos affaires, voilà qu'une surprenante enquête diffusée dans la soirée du mardi 1er décembre sur la chaîne de télévision privée « Tounesna » vient lancer de graves accusations envers le Maroc.
 
En se basant sur des accusations non prouvées d’un ex-officier des services secrets marocains, un dénommé Hichem Bachti, aujourd’hui exilé en Belgique, ce pays est la source de nos problèmes sécuritaires, des attentats terroristes et des assassinats politiques qui ont bouleversé la Tunisie !
  
Malheureusement, face à ce climat de doute, de suspicion et d’accusations d’ingérence dans nos affaires internes, les différents gouvernements qui se sont succédé à la tête de l’Etat ainsi que la majorité des responsables politiques, sont tous restés totalement muets à ce sujet, au lieu d'éclairer l'opinion publique sur tout ce qui se trame contre notre pauvre Tunisie. Et de dévoiler au peuple toute la vérité sur ce dossier dangereux, mais qui ne peut être passé sous silence sous prétexte de «secret d’État», sachant que rien n'échappe plus aux Tunisiens...
 
J.B.A.
 
 
 
 

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