Décès de Lotfi Jeriri: Azedine Ben Yacoub rend hommage à un ami et à un grand journaliste

Décès de Lotfi Jeriri: Azedine Ben Yacoub rend hommage à un ami et à un grand journaliste

 

C’est avec une infinie tristesse que j’ai appris cette si douloureuse nouvelle. Mon cher Lofti, je veux t’écrire une lettre. Avec mes mots. Avec mon cœur. Avec nos souvenirs comme écho de nos vies qui passent si vite.

« Mon cher Lofti, mon très cher frère,

Je voulais te dire, tu me manques déjà. Tu as eu le courage et cette dignité qui caractérisent les belles personnes. A l’heure où l’on te pleure, je n’oublierai jamais toutes nos rencontres où ta culture, ton intelligence donnaient du sens à tout, même aux discussions les plus futiles. La vie est cruelle quand elle nous enlève une existence aussi précieuse que la tienne. 

Tu m’as toujours soutenu et accompagné dans mes délires, mes évasions. Les marathons, les triathlons, la boxe, la pétanque, les festivals, les conférences de presse, … en France, en Tunisie, tout était prétexte à des instants de fraternité, de grande amitié, et à des gestes d’indéfectible soutien.

Tu étais un frère de route. Une épaule amie qui me portait toujours. Je pouvais te parler de tout. Ton sourire, ton regard et tes silences me traçaient le cap. Il nous arrivait de nous chamailler pour le simple plaisir de la joute verbale. 

On n’était pas d’accord sur tout. Certes… Le débat n’en était que plus riche. Comme l’a si bien dit notre ami, Hedi Hamdi, « Ce qui importait pour toi, c’était la rigueur journalistique. Jamais tu n’as cherché à faire dans le sensationnel ou le commercial malgré les difficultés économiques de ton journal ces dernières années. Jusqu’au bout, tu a été fidèle à tes principes ».Tu n’as jamais vendu ton âme. 

Les repas, les meilleurs plats tunisiens, chez toi, en compagnie de ta charmante femme, vont nous manquer. C’était aussi l’occasion de passer en revue un tas de sujets, de tailler quelques costards. Et que dire de nos dîners à ma cabane des pêcheurs, à Mellita.

Depuis des décennies, j’étais fier de notre sincère amitié. Il y avait du respect et un désir évident de se revoir le plus tôt possible au hasard de nos rencontres. Tu seras toujours un phare dans ma vie. Tu écrivais si bien, en français et en arabe. Tu parlais la langue du cœur. Tu étais, en toute objectivité, une des meilleures plumes tunisiennes. 

Le mensuel Al Jazira dont nous venons de célébrer le 35ème anniversaire était une référence. Chacun pouvait y prendre la parole, surtout pour la sauvegarde de notre île et la défense de son environnement.

Aujourd’hui, nous sommes orphelins. Là où tu es, les anges ont bien de la chance : ils ne s’ennuieront jamais avec toi… Lofti, je t’aime et je t’aimerai toujours. »

Avec une pensée particulière pour toute ta famille.

Azdine Ben Yacoub

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