Edito Le Monde : Kaïs Saïed mérite le bénéfice du doute

 Edito Le Monde : Kaïs Saïed mérite le bénéfice du doute

 

Le quotidien français de référence réputé proche du Quai d’Orsay, le ministère des Affaires étrangères a consacré son éditorial de ce jour aux décisions prises par le président Kaïs Saïed, ce qui représente un résumé de la position officielle française à propos de l’instauration en Tunisie d’une situation d’exception

Intitulé : Tunisie : résister à la tentation du pouvoir personnel , l’édito souligne dès l’entame que La Tunisie vient d’entrer dans une phase délicate de sa trajectoire démocratique post-2011. Si les turbulences n’ont pas épargné ces dix dernières années ce pionnier des « printemps arabes », l’instauration le 25 juillet par le président Kaïs Saïed d’un régime d’exception – censé être provisoire – représente un défi inédit. Le chef de l’Etat s’est de facto arrogé les pleins pouvoirs dans le but déclaré de redresser une crise multiforme (paralysie politique, recul socio-économique, détresse sanitaire) et de stabiliser un pays guetté par la déliquescence ». (…)

Si le journal estime Il est trop tôt pour ajouter la Tunisie à la liste des échecs (du printemps arabe), il affirme qu’à ce stade, « deux évidences s’imposent. La première est que le coup de force du président Saïed, qui a révoqué le premier ministre, suspendu le Parlement et mis la main sur le ministère public, a été salué par des scènes de liesse à Tunis. (…), la population tunisienne était à bout de patience devant le spectacle des jeux d’appareils d’une classe politique incompétente et souvent corrompue alors que l’économie stagnait sur fond de désolation sanitaire.

Et d’ajouter que « la seconde évidence est que la méthode utilisée par M. Saïed, qui se réclame de l’esprit de la révolution tout en étant hostile à la démocratie représentative, a de quoi soulever des inquiétudes. (…)

Pour le journal, La popularité de l’acte présidentiel ne doit pas interdire de s’interroger sur les dangers qu’il recèle. Néanmoins, ajoute-t-il, au regard de la désespérance ambiante, (le geste de Saïed) mérite assurément le bénéfice du doute. Le rétablissement de la Tunisie est crucial pour les Tunisiens eux-mêmes, comme pour la stabilité de la région méditerranéenne. « La vigilance doit néanmoins rester de mise, face aux risques d’arbitraire et de dérives. L’œuvre de redressement en cours serait la première à pâtir d’une aventure personnelle, fût-elle drapée dans la référence totémique au « peuple ». conclut le Monde.

Ci-dessous le lien pour la lecture in extenso de l’éditorial :

https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/07/29/tunisie-resister-a-la-te...

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