Fusillade à Las Vegas : 58 victimes et Daesh revendique l’attaque

 Fusillade à Las Vegas : 58 victimes et Daesh revendique l’attaque

 

Un Américain de 64 ans a tué au moins 58 spectateurs lors d'un concert en plein air dimanche soir dans la ville de Las Vegas, commettant la pire fusillade de l'histoire moderne des États-Unis. Il y avait 515 blessés rendant le bilan des victimes provisoire. La police n'a pas avancé de mobile, mais l'organisation État islamique a revendiqué la tuerie.

Perché dans un hôtel adjacent, surarmé, le tireur était un américain blanc, Stephen Craig Paddock. Il s'est apparemment suicidé avant que les policiers ne l'atteignent.

Le groupe État islamique a affirmé, via son organe de propagande, qu'il s'était converti à l'islam il y a plusieurs mois. Cependant, le FBI a précisé qu'il n'y a pas de lien « jusqu'à présent » avec une organisation terroriste.

Le bilan dépasse celui de la boîte gay d'Orlando en juin 2016, quand 49 personnes avaient été assassinées.

Stephen Paddock s'était installé au 32e étage de l'hôtel Mandalay Bay, établissement massif visible des quatre coins de Las Vegas, et qui offrait une vue parfaite sur le festival de musique country Route 91 Harvest.

Des images amateurs montrent la panique parmi les 22 000 spectateurs alors présents, alors que le chanteur Jason Aldean se produisait sur scène. De longues et terribles rafales sont audibles. Entre les tirs, des gens tentent une échappée, sautant comme ils le peuvent des barrières. D'autres se couchent à plat ventre, certains protégeant de leur corps les plus vulnérables.

Le président américain Donald Trumpa offert ses « sincères condoléances » aux victimes sur Twitter. Le président des États-Unis a ensuite pris la parole depuis la Maison-Blanche pour dénoncer un acte odieux. « Hier soir, un homme a ouvert le feu sur une large foule lors d'un concert de musique country à Las Vegas. Il a brutalement assassiné plus de 50 personnes dans un acte qui représente le mal absolu. »

Il a indiqué qu'il irait à Las Vegas mercredi. Stephen Paddock, 64 ans, habitait la ville de Mesquite, 18 000 habitants, située à quelque 120 kilomètres de Las Vegas, toujours dans le Nevada. Initialement, le shérif de Las Vegas avait déclaré que ses hommes avaient « abattu le suspect », mais les autorités croient désormais que l'homme s'est suicidé. Il a déclaré que plus de dix fusils avaient été retrouvés par les unités d'intervention spéciales (Swat) dans la chambre d'hôtel.

La police avait dans les heures suivant la fusillade lancé un avis de recherche pour la compagne du tireur, une femme nommée Marilou Danley. Elle a finalement été localisée à l'étranger, sans précision du pays. « Nous lui avons parlé et nous ne pensons pas qu'elle soit impliquée », a déclaré le shérif Lombardo. Des témoignages glaçants Dans un message sur Instagram, le chanteur Jason Aldean a indiqué que son groupe et lui étaient sains et saufs.

« La soirée a été au-delà de l'horreur », a-t-il confié en dédiant « ses pensées et ses prières » à tous ceux qui se trouvaient dimanche à son concert. L'hôtel et ses abords ont été bouclés par la police pour les besoins de l'enquête, a indiqué la direction de l'établissement.

Sur des photos prises au moment du concert, on peut voir plusieurs personnes blessées, les membres ensanglantés, allongées sur le sol devant la scène, parfois réconfortées par un proche. « Ça a commencé comme un bruit de verre brisé. On a regardé autour de nous pour savoir ce qui se passait. Quelques minutes plus tard, on a entendu pop-pop-pop-pop. On a pensé que c'était des feux d'artifice ou des pétards. Et on a réalisé que ce n'était pas le cas, que c'était des coups de feu », a raconté une spectatrice, Monique Dekerf à la chaîne CNN. « On a pensé pour un moment, O.K. on va bien, il n'y a plus de tirs et puis ça a recommencé », a-t-elle ajouté.

Robert Hayes, un pompier de Los Angeles, a décrit à la chaîne Fox News ce qu'il qualifie de « scène de guerre ». « Je pense qu'avec 30 000 personnes présentes au concert, honnêtement, c'était malheureusement très facile de tuer des gens. Il n'avait même pas besoin d'être bon » tireur, a-t-il indiqué.

 Le son des rafales ressemble à celui émis par les armes automatiques, où un tireur peut garder son doigt appuyé sur la détente pour continuer à tirer de façon continue. Ces armes sont interdites depuis les années 1930 aux États-Unis, mais les versions semi-automatiques, où il faut relâcher la gâchette entre chaque balle, sont autorisées à la vente.

Le Nevada a l'une des législations les plus permissives aux États-Unis pour la vente d'armes. Plusieurs lieux de concerts ou de divertissements ont été la cible de fusillades ces dernières années. En juin 2016, il y a eu la fusillade du club Pulse à Orlando (49 morts). Paris, en novembre 2015, un concert des Eagles of death metal avait été visé par un attentat dans la salle du Bataclan (90 morts). Plus récemment, le 22 mai 2017, 23 personnes avaient été tuées lors d'un spectacle de la chanteuse américaine Ariana Grande dans la ville britannique de Manchester.

Plusieurs chefs d'État ont réagi à la tragédie. La Première ministre britannique Theresa May a ainsi notamment indiqué que les « pensées » des Britanniques accompagnaient les victimes de Las Vegas.

Votre commentaire