Ksila s'excuse à demi-mot face au mutisme des syndicats des médias !
L'affaire du passage controversé de Khemaïes Ksila sur le plateau de la télévision nationale continue à alimenter la polémique surtout après les révélations du producteur de l'émission, Moez Ben Gharbia, qui a déclaré que le député, furieux, s'est permis de bousculer le PDG de l'ETT lorsque ce dernier est intervenu pour le calmer au moment où il a quitté le plateau.
L’affaire a pris toute cette ampleur parce qu’il s’agit de la première agression dont a été victime le PDG d’une télévision publique de la part d’un homme politique. Une agression que rien ne justifiait surtout qu’elle a coïncidé avec une période de crainte sur la liberté de la presse.
Pour s’expliquer, Khemaïes Ksila s'est exprimé sur le sujet par le biais de son compte officiel Facebook où il a présenté ses excuses à tous ceux qui ont été affectés et lésés dans cette affaire. Il a indiqué qu'il s'est comporté de cette façon dans le seul but de défendre ses principes !
Pire encore, Ksila a trouvé quand même le moyen de critiquer ceux qui se sont saisis de cette affaire : "pour le viser personnellement et pour servir des intérêts louches."
Il a ajouté, dans ce cadre, qu'il se voit désolé de voir ceux qui ont été connus pour leur défense de la tyrannie profiter de cette affaire pour redorer leur blason. Le Député du peuple a conclu en disant qu’il ne vise pas tous les hommes et femmes de médias honnêtes.
Toutefois nous nous permettrons de rappeler à Mr Ksila que même si ces excuses tardives (puisque l'affaire remonte à dimanche dernier) sont venues clarifier sa position, il n'en reste pas moins responsable de ses actes. A notre connaissance, personne ne l'a obligé à se comporter de la sorte encore plus, personne ne l'a provoqué, dans ce sens.
Aussi, sur le fond de l'affaire et non pas la forme, Ksila aurait mieux fait de quitter le plateau (si tel était son souhait) dès qu'il a senti sa mise à l'écart par le présentateur de l'émission, Boubaker Ben Akacha, au lieu de jouer les héros et de quitter le plateau, justement, au moment où on lui a donné la parole.
Etant représentant du peuple, "vous devriez garder la tête froide, maîtriser vos nerfs et afficher un self-control, il en va aussi de l'image de la Tunisie, ainsi que celle du parti que vous représentez. Vous devriez donner l'exemple en votre qualité de député!"
D’un autre côté, malgré vos regrets, nous aurions préféré que cette mise au point comporte des excuses officielles envers l'Etablissement de la Télévision Tunisienne et plus précisément à l'endroit de son PDG.
Pour finir cette affaire, nous nous étonnons surtout du mutisme des corps du syndicat des médias d'une façon générale qui, à notre sens, n'auraient pas manqué une telle opportunité pour lyncher les responsables si ce dépassement grave avait été commis par un responsable de la Troïka.
Il suffit dans ce sens de se rappeler de la réaction des syndicats de la Tv et du syndicat des journalistes tunisiens lorsque Ameur Laârayedh s'est mal comporté dans l'émission du journaliste Taïeb Bouzid. A l'époque les syndicats ont réagi immédiatement appelant à interdire le dirigeant Nahdhaoui d'antenne au cas où il ne présente ses excuses. Ce qui a obligé Laârrayedh à revenir au local de la TV et à présenter ses excuses en direct dans le journal de 20heures.
Par ce mutisme face à cette affaire, vous portez atteinte à votre crédibilité, confirmant votre politique des deux poids deux mesures. Vous confortez aussi les craintes de votre passivité devant les éventuelles atteintes à la liberté d'expression avec l'avènement des nouveaux gouvernants.
A bon entendeur!
Slim Maâtoug