La France, l’affidé des Etats Unis d'Amérique

La France, l’affidé des Etats Unis d'Amérique

« Ajouter la guerre à la guerre n'a jamais fait avancer la paix. »

Pour Emmanuel Macron, « les faits et la responsabilité du régime syrien ne font aucun doute » concernant la mort « de dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants» dans une attaque « à l’arme chimique » le 7 avril à Douma. « La ligne rouge fixée par la France en mai 2017 a été franchie. J’ai donc ordonné aux forces armées françaises d’intervenir cette nuit, dans le cadre d’une opération internationale menée en coalition avec les Etats-Unis d’Amérique et le Royaume-Uni et dirigée contre l’arsenal chimique clandestin du régime syrien ».

Ainsi la France a mené, dans la nuit du vendredi 13 au samedi 14 avril, des frappes en Syrie, conjointement avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Une opération organisée sans preuve, sans mandat de l'ONU et sans avoir obtenu l’aval préalable des parlementaires français, en vertu de l’article 35 alinéa 1 de la Constitution qui pose que « la déclaration de guerre est autorisée par le Parlement ». Cette décision très grave a été décidée par Macron sur la base d’une accusation possiblement inventée de toute pièce par Washington, comme le furent les prétendues « armes de destruction massive » de Saddam Hussein en 2003.

Emmanuel Macron pense être le Terminator des temps modernes. La guerre ne l'effraie pas. La souffrance ne l'émeut pas. Le sang et les corps déchiquetés ne l'impressionnent pas. Après la casse sociale en France, la guerre, c'est sa nouvelle passion.

La France, la glorieuse France, est donc de retour et de quelle manière?  Oui, de retour, mais à travers quoi ? Ce ne sont plus les découvertes scientifiques, la croissance économique dynamique et le rayonnement culturel qui font la réputation de la France dans le monde. C'est aujourd'hui, une intervention militaire, un soutien inconditionnel aux oppresseurs, une soumission aux lobbies qui vont redonner à la France son prestige. Le voici, le choix de Macron le banquier.

La politique étrangère de la France est devenue difficilement lisible. Elle a rompu de façon nette avec son désir d'indépendance. Mais davantage que son illisibilité, c'est son impuissance qui fait question.

Du temps du général de Gaulle et de François Mitterrand, on parlait d’une politique arabe de la France, aujourd’hui on parle d’une politique sunnite de la France. La diplomatie française colle aujourd’hui aux intérêts saoudiens, qataris parce que la France vend de l’armement, des Airbus à Riyad, à Qatar, aux Émirats, au Koweït. Ça représente des dizaines de  milliards d’euros pour le Cac 40. C’est une diplomatie de boutiquier.

A l'alignement euro-atlantique s'est ajoutée une impression de servilité qui ne grandit pas l'image de la France. Servile sur toute la ligne à l'oncle SAM, à l'Arabie et le Qatar et Israël. Il fut un temps où la France suivait les  Etats-Unis mais en gardant un profil assez bas pour sauver la mise. Il fut un temps où la France se démarquait suffisamment de la position  des Etats-Unis pour jouer, le jour venu, un rôle d'intermédiaire. Avec  Sarkozy, Hollande, Macron la France suit les Etats-Unis mais en tentant de faire de la  surenchère : cela fut le cas avec l'Iran et son dossier nucléaire ; c'est toujours le cas avec la  Syrie.

La politique étrangère française est morte. Gangrénée par les intérêts  étrangers, le hasard et surtout l'émotionnelle et compulsive politique de catéchisme des droits de l'homme. Cette idéologie politique, ayant  déjà justifié tant d'interventions étrangères, trouve de plus en plus ses limites aujourd'hui tant il apparaît flagrant qu'elle n'est plus qu'un instrument au service d'une politique néo-conservatrice  américaine et néocoloniale.

On est au regret de constater que la France ne soit plus que l’ombre de ce qu’elle a jadis été. Une ombre qui s’efface peu à peu, mais qui se permet de faire la leçon à tout le monde ou au moins à ceux jugés en position de faiblesse. Quoi de plus facile, en effet, que d’enfoncer la tête dans l’eau à un baigneur en difficulté au milieu de la piscine ? Oui, mais pour cela il faut aussi sauter à l’eau et la France ne sait plus nage

Après tout, Paris pouvait être allié à Washington sans se mettre en position d’affidé. Et parce que cela n’avait pas de sens dans les années 60, cela en a encore moins avec la fin de la menace communiste et cela devient encore plus effarant depuis les choix aberrants des Etats-Unis, qui ont amené le chaos en Afghanistan, en Irak, en Syrie et en Libye, créant un terreau fertile pour le développement du terrorisme islamiste qui est venu frappe durement la France ces dernières années. La France se placerait au niveau de supplétif militaire autant que de caniche politique des États-Unis. Macron et avant lui Sarkozy et Hollande portent l'entière responsabilité de donner à Donald Trump le pouvoir solitaire de frapper qui il veut quand il veut. Le Général De Gaulle doit faire le ventilateur dans sa tombe.

Il est temps que la diplomatie française puisse à nouveau s'appuyer sur certaines valeurs (solidarité, démocratie, respect des cultures) bien souvent délaissées au profit d'un coup par coup sans vision et  à un commerce d’armes sans scrupules.

Ajouter la guerre à la guerre n'a jamais fait avancer la paix. La voix de la France n'est forte que si elle est singulière, elle n'est utile que si elle privilégie le dialogue.

 La France mérite mieux que ce rôle. Elle doit être la force de l'ordre international et de la paix.»

A.K

 

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