L’Alliance Démocratique lance une campagne pour la refonte de la loi 52 sur la "zatla"

L’Alliance Démocratique lance une campagne pour la refonte de la loi 52 sur la "zatla"
 
"La zatla est nocive mais la prison fatale"
 
Promulguée en mai 1992, la loi 52 sur les stupéfiants stipule, dans son article 4, que « tout consommateur ou détenteur à usage de consommation personnelle de plantes ou de matières stupéfiantes, hors les cas autorisés par la loi est puni de l’emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de mille à trois mille dinars ». 
 
La Loi 52 a été édictée dans le but de réprimer les consommateurs de cannabis mais l’histoire a montré que ce phénomène n’a pu diminuer en dépit des pressions. En effet, le nombre de consommateurs de zatla, en Tunisie, n’a cessé d’augmenter atteignant des centaines de milliers selon les statistiques présentées par les associations et activistes défenseurs de la révision de la loi 52. 
 
Conscient de l’inefficacité de cette loi et son effet dissuasif, le parti de l’Alliance Démocratique a rejoint les rangs des parties et activistes appelant à la refonte de la loi sur les stupéfiants et a pris l’initiative de lancer une campagne de mobilisation nationale. 
 
L’Alliance Démocratique indique, à ce propos, que la révision de la loi 52, jugée dépassée, permettra, d’une part de remédier au problème de surpopulation dans les prisons tunisiennessachant que les répercussions de ce problème sont désastreuses sur les conditions de vie et l’état psychologique des détenus. 
 
D’autre part, la refonte de cette loi peut aider àpréserver les jeunes de l’abîme du crime ou les en retirer. Des centaines de jeunes consommateurs de cannabis sanctionnés et privés de leurs droits sont, en effet, devenus de dangereux criminels après une douloureuse expérience en prison. 
 
L’Alliance Démocratique explique que les peines infligées aux consommateurs de zatla doivent être allégées soulignant que les sanctions alternatives à l’incarcération ont prouvé leur efficacité dans plusieurs pays. 
 
Le parti ajoute que la prison n’est pas la mesure la plus efficace et ne doit être la solution qu’en cas de stricte nécessité encourageant l’application des peines de substitutions tel que le travail d’intérêt général. 
 
Parallèlement à la réduction des peines infligées aux consommateurs de zatla, l’Alliance Démocratique propose l’augmentation des sanctions pour les dealers et les intermédiaires. 
 
En plus de la refonte de la loi 52, l’Alliance Démocratique appelle à la création d’un nouveau centre de désintoxication sur le Grand Tunis. Le pays ne dispose que d’un seul centre situé à Sfax, où les places sont très limitées et ne peuvent suffirent aux centaines de milliers de toxicomanes recensés. 
 
L’Alliance Démocratique prône, également, la création d’un observatoire national de lutte contre les stupéfiants. Selon Mahmoud Smaoui, membre fondateur du parti et tête de liste à la circonspection de l’Ariana, zone extrêmement touchée par le phénomène de consommation et trafic de drogue, cet observatoire au rôle essentiellement préventif, doit être indépendant et disposer d’un budget destiné à financer des campagnes de sensibilisation. 
 
Selon la même source, cet observatoire doit être constitué de cadres, de spécialistes et professionnels expérimentés en sociologie et psychologie capables d’organiser des campagnes de sensibilisation au sein des établissements scolaires, fournir des statistiques exactes sur l’ampleur de ce phénomène et présenter des solutions constructives susceptibles de réduire les risques et préserver nos enfants des dangers encourus.