Le Bac, l'un des rares diplômes en Tunisie qui suscite encore des émotions !

Le Bac, l'un des rares diplômes en Tunisie qui suscite encore des émotions !

Par Néji Bouslama, Professeur des Universités à la FSEG de Tunis

"Le baccalauréat reste un des rares diplômes en Tunisie qui est pris au sérieux, qui mobilise tout le monde: corps enseignants, ministère, administration, parents, société civile, ... et bien sûr l’acteur principal l’élève. Les émotions qu’il suscite sont incurables, démesurées voire même extrêmes.

Il est le fruit de toute une année de labeur et demeure le seul véritable filtre pour offrir à tout élève un nouveau cap dans sa vie.

Il fut un temps où il existait trois filtres: le concours de la sixième année du primaire, l’orientation à la fin de la troisième année du lycée (dernière année du collège aujourd’hui) et bien sûr le baccalauréat. Le niveau était meilleur et la sélection se faisait très naturellement.

Aujourd’hui, plusieurs facteurs ont précipité le niveau dans un ravin sans fond :

- D’abord les fameuses 25% de la moyenne au cours de l’année du baccalauréat (heureusement abandonnées depuis)
- Ensuite les fieffés cours privés (études) qui continuent à ravager le système, traduisant d’une part l’emprise du « pognon » sur la mission noble du métier d’enseignant et d’autre part le statut très précaire de ce dernier
- Et enfin l’absence d’horizons, la fin de la fameuse échelle sociale et son prisme le chômage des diplômés

Alors y a-t-il une réforme capable de hisser le niveau et d’assurer plus d’employabilité ?. Réponse difficile tellement beaucoup de variables sont enchevêtrées (structurelles et conjoncturelles): effet de le révolution, de l’actuelle pandémie, absence de volonté politique ou de stratégie claire, manque de moyens, niveau même des enseignants, prolifération des écoles privées, ...

Benchmarker des expériences ayant réussi et rendre à la famille ses vertus serait une piste à creuser."
 

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