Le football sans le Stade Tunisien vaudait-il quelque chose ?

Le football  sans le Stade Tunisien vaudait-il quelque chose ?

 

La nouvelle est tombée comme un pavé dans la mare, quand bien même elle n’est pas surprenante. Le Stade Tunisien, une des plus grandes équipes du sport tunisien décide de se retirer du championnat de Tunisie de football. La décision a été prise au cours d’une réunion groupant le président actuel Ghazi Ben Tounés et les anciens dirigeants du club. Cette décision fait suite aux mesures jugées « illégales» prises contre son équipe, selon M. Ben Tounés sur sa page Facebook. « J’ai décidé en compagnie des hommes et anciens présidents du Club de nous retirer du championnat national du football et ce après les derniers événements et la campagne dirigée contre notre équipe par de nombreuses parties et l’injustice particulièrement de la part de la Fédération tunisienne de football présidée par Ouadii El-Jeri et les décisions disciplinaires choquantes prises contre le Club en cette phase cruciale et sensible, ce qui va avoir des incidences sur la psychologie de joueurs et leur rendement sportif en plus de contribuer à accentuer la colère des supporters et des habitants du Bardo » écrit le président du comite directeur du S.T. La décision est trop grave pour passer sous silence.

Le football tunisien ne peut être ce qu’il est sans le Stade Tunisien. On peut ne pas aimer l’équipe rouge et verte du Bardo mais personne ne peut imaginer un championnat national sans l’équipe Baklawa( par référence aux couleurs de la Baklawa spéciale des Beys de la dynastie husseinite dont la salle du trône se trouve en leur palais du Bardo, actuellement occupé par l’Assemblée des représentants du peuple). Fondé en 1948 sur les traces de l’association culturelle des Jeunes musulmans dirigée par Cheikh Salah Enneifer, le Stade Tunisien est parmi l’élite du football tunisien depuis la saison 1955-56 qui a vu son accession à la division nationale. Le Stade tunisien a donné de grandes gloires au football national dont plusieurs ont porté le maillot de l’équipe de Tunisie. Parmi eux on peut citer Noureddine Diwa, Ahmed Mghribi, Mohieddine Seghir, Abdelwaheb Lahmar, les frères Kerrit, Moncef Chérif, le grand gardien longiligne Abdallah, Jamel et Néjib Limam, Youssef Msakni et bien d’autres.

Depuis l’indépendance, le Club du Bardo a été champion de Tunisie 4 fois, vainqueur de la Coupe de Tunisie 6 fois et détenteur de la coupe arabe des vainqueurs de coupe deux fois. Ce qui se passe au Stade Tunisien rappelle ce qui est advenu à l’Espérance sportive de Tunis en 1971 lorsqu’à la suite de sa défaite devant le Club Sportif Sfaxien, des actes de violence sont commis par les supporters sang et or, ce qui a conduit les autorités à dissoudre la section de football. Rentrant à Tunis après une cure médicale à l’étranger le président Bourguiba a été accueilli par des foules scandant « l’Espérance, l’Espérance ». C’est le chef de l’Etat en personne qui décide de lever la décision. C’est pourquoi on ne peut qu’en appeler au Président Béji Caïd Essebsi pour qu’il consacre un petit moment de son temps à ce grand club tunisois. Pour comprendre les raisons de cette décision inouïe et tenter de réhabiliter un des clubs les plus emblématiques du sport tunisien. En plus d’être un club le Stade Tunisien est aussi une école pour l’éducation des jeunes.

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