L’Economie sociale et solidaire et la vie associative à l’université: Des leviers de progrès social

La vie associative est aussi importante pour les étudiants que leur parcours d’une licence, un mastère ou une thèse et ce pour plusieurs raisons

    les associations sont des acteurs de la culture démocratique et des espaces d’apprentissage du civisme. 
    la vie associative permet de socialiser les étudiants en les intégrant au sein d’un groupe réunis autour d’intérêts et de projets collectifs. 
    Elle initie les étudiants aux notions d’utilité collective et de valeur sociale

Des voix s’élèvent aujourd’hui pour réclamer, l’intégration des jeunes dans les associations comme un thème de recherche, permettant de mieux la situer par rapport au progrès pour en identifier les mécanismes, les voies.

En fait en plus de permettre aux étudiants d’acquérir de nouvelles compétences ; l’esprit d’initiative, les savoir-faire , savoir être , le mieux vivre ensemble , le mieux communiquer, et donc une meilleure insertion dans la vie professionnelle, la vie associative  représente également  une modalité d’insertion, de l’ESS dans les structures économiques et sociales.. 

L’ESS un cadre idéal d’exercice de la vie associative

Je tiens à rappeler, que l’économie sociale et solidaire (ESS) n’est pas un secteur d’activité particulier mais toute une économie qui touche tous les secteurs d’activités (agriculture, industrie, artisanat, services, banques, finances…). 

L’ESS  est aujourd’hui considérée de plus en plus comme un modèle d’entrepreneuriat, (dont l’entrepreneuriat social). 

La vie associative des étudiants, est très importante car permet d’une part de mettre la recherche développement tels les projets de fin d’études au service de l’utilité sociale et de l’ESS, et d’autre part à travers l’entrepreneuriat répond à des besoins sociaux et environnementaux grâce à la création d’une activité économique viable, et la création d’une valeur sociale. En considérant que la performance extra-financière peut être un levier de compétitivité.

La vie associative représente un véritable levier du progrès social, quand on sait aujourd’hui que le groupe de travail inter-agences des Nations-Unies pour l’économie sociale et solidaire UNTFSSE, a dressé un tableau dans lequel il démontre que l’ESS représente un cadre idéal pour la réalisation des 17 ODD.

Pour cette raison tous les pays du monde orientent leurs stratégies  de développement vers l’élargissement et la consolidations de structures ESS. Les investisseurs sont de plus en plus nombreux à se servir des ODD comme d’un cadre pour mesurer l’impact de leurs investissements sur le développement..

Mécanismes de financement innovants, ESS,  et vie associative

Dans les mécanismes de financement innovants on identifie la modalité particulière du PPP qui relie l’ESS et les start-up, dont l’innovation sociale qui peut se développer à travers la vie associative 

    Le partenariat public - privé : PPP

le dispositif particulier des partenariats publics-privés (PPP) est un levier de financement des territoires, dans le financement des infrastructures des territoires,  de la transition écologique ou des territoires intelligents. Pour cette raison, ces financements peuvent s’opérer dans le cadre idéal de l’ESS. 

Plus que les secteurs de l’artisanat et des petits métiers l’ESS doit également soutenir l'innovation dans différents domaines. Les financements vont alors en particulier aux entreprises et aux laboratoires publics ou privés, afin de favoriser les activités de R&D, et les secteurs de haute technologie. 
 
Les clusters et les smart cities peuvent constituer des orientations opportunes en matière de financement PPP dans le cadre de L’ESS à savoir 

Les clusters innovants, et leur traduction  en termes de pôles de compétitivité ou de grappes d'entreprises, considérés comme la base même des politiques d'innovation. 

Les smart cities ou villes intelligentes utilisant les technologies de l'information et de la communication (TIC) pour améliorer la qualité des services urbains ou réduire leurs coûts.
 
Aujourd'hui, en Tunisie l’ESS représente moins de 1% du PIB,  En France, on trouve 221 325 structures labellisées ESS, qui emploient 2,39 millions de salariés ; soit 13,9% des emplois du privé. elle contribue chaque année pour 10% à la création de nouveaux emplois sachant que 47 millions de Français, bénéficient d’une mutuelle de santé

L’ESS contribue à la création de 25% des nouveaux ouvriers chaque année dans les pays Scandinaves. Dans ces pays justement conscients que  l’ESS joue un rôle dans la promotion de l’inclusion sociale, des plus vulnérables, en assurant des voies d'accès durables au marché du travail, ils en font aujourd’hui un composant essentiel de leurs modèles de développement. 

Mais encore faut-il que la dynamique autour de l’ESS soit structurée sur les territoires d’implantation (présence d’un réseau d’entrepreneurs sociaux, d’un pôle ESS, etc.) 

Les acteurs publics, notamment les collectivités locales, doivent en outre disposer  d’une politique et d’outils pour soutenir les projets d’ESS, mais aussi pour assurer l’insertion et la réinsertion à travers la vie associative. Représentant ainsi des acteurs de l’accompagnement et du financement, spécialisés dans l’innovation sociale et l’ESS.
Nous attendons que la législation s’implique dans ces voies alternatives à même de réaliser la pérennité et la paix sociales.

Habiba Nasraoui Ben Mrad : Docteure en Sciences Economiques Chercheure et Enseignante Universitaire