Les envahisseurs de Petrofac imposent leur loi à l’Etat

Les envahisseurs de Petrofac imposent leur loi à l’Etat
 
 
L’échec de la gestion de l’affaire du blocage de la société de prospection et d'exploitation énergétique, Petrofac, à Kerkennah, est en train de détruire l’image de l’autorité de l’Etat tunisien et de prouver l’incapacité de certains de ceux qui nous gouvernent.
 
En effet, bien que tout le monde s’accorde à dire que cet envahissement du site de production par des protestataires anarchistes (qui n’ont rien à voir avec la société pour la reprendre en otage en bloquant son activité) est un crime non seulement contre Petrofac mais aussi contre l’Etat tunisien, aucun responsable ne s’est montré digne de la confiance placée en lui par les Tunisiens pour mettre un terme à ce scandale qui a impliqué de graves affaires de gaspillage de l’argent public.
 
Ce blolage, faut-il le rappeler, occasionne des pertes quotidiennes de l'ordre de 300 mille dinars. A ce jour, le blocage de la production a fait perdre à la société dix-neuf milliards (dont treize aurait dû revenir à l’Etat tunisien actionnaire à travers l’ETAP).
 
Et bien que tout le monde regrette le recours de l’Etat tunisien à l’importation des quantités non produites par Petrofac de l’Algérie pour ravitailler en gaz la centrale de connexion de la STEG à Aïn Turkia dans la région de Sfax, rien n'est encore fait pour régler cette situation.
 
En effet, 62 jours après l'envahissement du site par ces anarchistes, Petrofac continue de vivre un calvaire incroyable qui risque de demeurer encore longtemps, puisque la tant attendue réunion de ce mardi 22 mars vient d’échouer. 
  
Une réunion qui a regroupé quatre représentants des envahisseurs avec le ministre de l’Energie et des Mines, Mongy Marzouk, et le ministre des Affaires sociales, Mahmoud Ben Romdhane, en présence de trois représentants de l’UGTT dont le secrétaire régional de Sfax, Hedi Ben Jomâa.
 
Lors des longs pourparlers qui ont duré cinq heures pour trouver un arrangement qui met fin au blocage, les deux ministres ont proposé de nombreuses solutions pour intégrer les protestataires dans la fonction publique, à travers une dérogation spéciale à travers le mécanisme 16, mais leurs représentants n’ont rien voulu entendre exigeant un recrutement immédiat dans les entreprises publiques.  
 
L’échec de ces discussions prouve que l’approche était dès le départ erronée. Le fait qu’un ministre accepte de discuter avec des hors-la-loi qui font perdre à l’Etat des milliards est insensé. Il en est de même de la présence de l’UGTT, car ces anarchistes ne font pas partie de ses subordonnés et menace même l’avenir des emplois de ces réels subordonnés affiliés à son syndicat.
 
En somme, il ne reste à l’Etat, qui a affiché jusque-là une passivité étonnante, qu’à appliquer la loi pour faire imposer son autorité. Sinon, ce sera la confirmation de notre triste entrée dans les républiques du chaos.
 
K.B.M.
 
 

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