Les «Onsars » les « Onsophobes » et la confusion des genres

Les «Onsars » les « Onsophobes » et la confusion des genres

Ons  Jabeur s’est inclinée samedi 15 juillet 2023 en finale de Wimbledon sur le score de deux fois 6/4. Le résultat serré et identique dans les deux sets laisse coi. Le public châtie bien celle qu’il aimait bien trois jours auparavant. Les observateurs regrettent les trous dans la raquette de la « meilleure main ».

Je n’ai aucune culture tennistique pour faire un speech, mais j’ai deux remarques d’ordre général. Elles concernent autant le public que notre boulette internationale.

Le public est déchiré. D’une part les « Onsars » (proche des ansar : souteneurs ! De l’autre, les « Onsophobes »… Les premiers s’indignent des seconds qui s’indignent à leur tour des premiers. Un échange de « revers »….

 Les « Onsars » décrètent leurs adversaires : rétrogrades, sans leur expliquer pourquoi. Les « Onsophobes » les taxent de suppôt d’Israel sans leur expliquer comment…. L’extra sportif interdit toute lucidité.

Une cristallisation sportive des mêmes clivages les politiques. Sempiternelle récupération. Affligeant.

La réalité est naturellement ailleurs. Il s’agit d’une sportive tunisienne qui perd deux fois de suite le même tournoi international. Tout le monde a donc le droit de comprendre sans être traité de tous les noms. Tout le monde a donc le droit de défendre sans être pris un salaud.

Cela étant dit, je peux passer à la première remarque sur Ons Jabeur :

Contrairement à beaucoup d’amis, je ne crois pas que la question soit strictement liée à la gestion du stress, mais bien plutôt à l’inverse.

À la la joie. Elle pourrait, peut-être, gérer difficilement ses petites remontées. Mon hypothèse, encore verbale et très peu construite, est qu’elle exagère le rôle de l’inquiétude, au point d’en faire une « une obligation » et qu’elle éprouverait la joie comme dissonante, voire coupable.

Du coup paraît-elle raccourcir son bonheur, sous peine d’en être aveuglée. Contre-sens. Contre son camp. Ce sont au contraire, ces vécus glorieux qui relancent la machine cérébrale vers une meilleure maîtrise et non l’anticipation anxieuse. La concentration n’est en rien une suite d’inquiétudes invalidantes. Et pour cause.

J’ajouterai dans la foulée, que la boulette pèche souvent par une forme d’impulsivité motrice, qui la pousserait  à réagir au quart de raquette, sans prise d’informations, comme si une main qui gigote serait une main plus adroite,   comme si elle était dans l’obligation de jouer en vitesse. Rien de moins pertinent, puisque l’adversaire ne cherchait que cela : la précipitation !!!

Venons-en au public désormais. Là, ma remarque sera largement plus courte : comment s’indigner d’une finale perdue que d’une démocratie à genoux ?

 

Votre commentaire