Les trois erreurs dans l’affaire Moncef Baati

Les trois erreurs dans l’affaire Moncef Baati

Moncef Baati est un ambassadeur à la retraite depuis sept ans. Il est réputé proche de Mohamed Ennaceur avec qui il a travaillé à Genève quand ce dernier était chef de la mission permanente de la Tunisie auprès des Nations Unies (1991-1996) et c’est lui qui l’a nommé représentant permanent de la Tunisie auprès du Conseil de sécurité lorsqu'il a succédé à Feu Béji Caid Essebsi à la présidence de la république en remplacement de Khaled Khiari nommé dans un poste aux Nations Unies.  Ce poste est très convoité par les diplomates et l’ancien ministre des affaires étrangères Khemaies Jhinaoui le briguait en particulier.

Une source fiable qui connaît bien les rouages ​​des Nations Unies et le fonctionnement du Conseil de sécurité des Nations Unies après avoir établi les contacts nécessaires à New York m'a informé de ce qui suit:

1.      Le représentant permanent de la Tunisie auprès du Conseil de sécurité Moncef Baati a reçu un projet de résolution du délégué de la Palestine sur «le deal du siècle». Dans ce cas, il devait dans un premier temps, le transmettre au ministère des Affaires étrangères pour consultation  en coordination avec la présidence de la République. Une fois qu’il a obtenu l’aval de Tunis, il devait l’examiner avec les représentants du groupe des pays arabes que représente la Tunisie au sein du Conseil. Après l’accord sur le contenu, il pourrait le distribuer aux 15 membres du Conseil de sécurité. Mais Baati n’a pas accompli ces démarches et de ce fait, il a commis une grave erreur qui a suscité de vives réactions de la part du représentant des Etats Unis et des  pays arabes. 

2.      Le ministère des Affaires étrangères aurait dû se contenter de convoquer l'ambassadeur en toute discrétion avant de lui signifier la fin de sa mission. Or, il a commis un impair préjudiciable en annonçant la révocation de l’ambassadeur tout en justifiant sa décision par « un manque de professionnalisme ». Ce qui constitue une première dans les annales de la diplomatie tunisienne.

3.      La mise au point de la présidence de la république a porté un coup dur à la crédibilité de notre diplomatie devenue la risée de certains pays membres des Nations Unies. 

Maintenant, confie notre source, il faut arrêter ce débat stérile et se concentrer sur le choix du diplomate le plus apte qui doit représenter la Tunisie au sein du conseil de sécurité. Un diplomate aguerri qui connait bien les rouages des Nations Unies et qui parle couramment les langues étrangères et ne premier lieu l’anglais, la langue la plus utilisée dans l’enceinte onusienne.

Pour rappel, la Tunisie avait été élue membre non permanent du Conseil de sécurité à trois reprises: 

1.      La première fois en 1959-1960, et elle a été représentée par Mongi Slim qui avait, en même temps, présidé l'Assemblée générale des Nations Unies,

2.       La deuxième fois en 1980-1981, et c’était Ali Tkayya qui avait assumé cette responsabilité,

3.       La troisième fois en 2000-2001, et elle a été représentée par Said Ben Mustapha  qui a occupé le poste de ministre des Affaires étrangères avant d'être nommé à ce poste.

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