L’instance Vérité et Dignité ne s’est pas saisie des comptes des Tunisiens dans l’affaire SwissLeaks

 L’instance Vérité et Dignité ne s’est pas saisie des comptes des Tunisiens dans l’affaire SwissLeaks


 
L’affaire SwissLeaks concernant la banque Suisse HSBC Private Bank continue à alimenter la polémique dans le monde et en Tunisie, surtout que nombreux parmi les Tunisiens cités ont refusé de s’expliquer et de répondre aux questions des journalistes du site inkyfada.com sur l’origine de ces sommes colossales.

Selon ce site inkyfada.com qui a dévoilé cette affaire (https://inkyfada.com/2015/02/swissleaks-listings-tunisie-hsbc-fraude/), elle a éclaté en 2008, quand un ancien informaticien de la banque, Hervé Falciani, a remis aux autorités françaises des listes de noms de clients de la HSBC Private Bank ( Suisse).

En tout, une liste de 106 458 clients dans 203 pays. Une partie des clients sont en règle avec la loi, d’autres sont des évadés fiscaux.

A la fin du mois de novembre 2014, la banque est mise en examen par les autorités françaises pour démarchage bancaire et financier illicite ainsi que blanchiment de fraude fiscale, pour des faits remontant à la période 2006-2007. Via la mise en place d’un dispositif frauduleux, elle aurait permis à des clients d’échapper au fisc, en créant des montages financiers à travers des sociétés écrans, pour la plupart domiciliées dans des paradis fiscaux.
 
Ce scandale de l’affaire HSBC Private Bank Suisse, touche aussi la Tunisie qui n’a jamais pu restituer les biens mal acquis avant la révolution.

Selon le site, inkyfada.com, une liste de 256 clients détenant un total de 679 comptes a été établie. « 142 noms de personnes physiques et 32 noms de sociétés offshores, toutes en lien avec la Tunisie ont été identifiés par les autorités françaises.

Ces informations ont été obtenues par Le Monde et traitées par ICIJ. C’est une liste de personnes ordinaires mais aussi d’hommes d’affaires importants. Parmi eux, on retrouve aussi les noms de membres du clan Ben Ali-Trabelsi.
   
Selon cette enquête Belhassen Trabelsi a ainsi ouvert un compte, en juin 2006. Sur la période couverte par les fichiers, et qui s’étend jusqu’à l’année 2007, le crédit du compte a atteint jusqu’à 22 083 648 dollars. »

Outre le clan Ben Ali-Trabelsi dont certains n’ont jamais été inquiétés par la justice et dont d’autres ont repris leurs affaires normalement sans restituer un dinar à l’Etat, la liste des clients de la banque impliquée comporte de nombreux hommes d’affaires dont Tarek Bouchamoui qui détient le plus grand solde qui a atteint 48 862 484 dollars.

Elle comporte même le nom d’un ex-candidat à la Présidentielle à savoir l’avocat Samir Ebdelli. Bien que, comme l’indique le site inkyfada.com, ces clients tunisiens de la banque ne soient pas forcément dans l’illégalité puisqu'un Tunisien résident à l’étranger peut y ouvrir un compte. Tout comme une société résidant en Tunisie peut le faire dans le cadre d’un marché à l’étranger, l’affaire fera couler beaucoup d’encre surtout que nombreux parmi les concernés ne veulent pas s’expliquer sur l’origine de cet argent et surtout que certaines associations et instances tunisiennes qui luttent pour la restitution des biens mal acquis de la Tunisie à l’étranger à l’époque de l’ancien régime sont entrés en scène.

Néanmoins, contrairement à ce qui a été relayé par certaines sources, l’Instance Vérité et Dignité ne s’est pas saisie de ce dossier brûlant. Selon son membre Maître Khaled Krichi, l’instance ne peut pas se saisir du dossier automatiquement : « Il faut d’abord qu’une victime de ces personnes ou l’Etat dans ce cas nous demande de nous saisir de ce dossier et donne des preuves de ces accusations pour enquêter à son sujet. »

Cependant, selon certaines sources, c'est le ministère public qui s’apprête à ouvrir une enquête à ce sujet. Nous y reviendrons.