Prisés par les Chinois pour leurs peaux, les ânes sont menacés de disparition en Afrique

Prisés par les Chinois pour leurs peaux, les ânes sont menacés de disparition en Afrique

 

On savait que les défenses des éléphants ou les peaux des tigres étaient prisées, d’où le braconnage et les massacres de ces espèces d’animaux sauvages, mais qui peut croire que l’âne, animal doux utilisé par ses capacités d’endurance était aussi prisé.

En effet on vient d’apprendre avec stupéfaction qu’en Afrique de l’Ouest (Niger, Nigeria, Burkina Faso et Mali), les ânes sont tués par milliers pour alimenter le commerce de peaux à destination de la Chine. Dotées de vertus médicinales, selon les Chinois, ces peaux sont exportées pour approvisionner leur industrie pharmaceutique pour fabriquer des médicaments destinés aux femmes.

En Afrique, les ânes sont traqués, tués et dépecés par milliers. Leurs peaux se vendent à prix d’or. Depuis plusieurs mois, ce commerce est florissant. Des importateurs chinois se rabattent sur le continent africain pour approvisionner leur industrie pharmaceutique en peaux, employées pour fabriquer des médicaments pour femme.

Des articles parus dans la presse africaine décrivent en détail les circuits d’abattage et de vente de ces animaux au Niger, au Nigeria, au Burkina Faso et au Mali. Une fois traitées, leurs peaux sont exportées par lots en Chine où il n’y a plus assez d’animaux pour répondre à la demande industrielle.

En Afrique, l’âne ne faiit l’objet d’aucun élevage particulier. Certes la viande est consommée et la peau est utilisée, mais uniquement pour des usages locaux. Sa détention n’a jamais été un signe extérieur de richesse. Selon l’hebdomadaire privé nigérien Le Républicain, les exportations d’ânes, enregistrées par les douanes du pays, ont explosé. Au cours du premier trimestre 2016, elles étaient trois fois supérieures à celles de 2015.

Le commerce très spéculatif de ces animaux surprend par son ampleur et par sa nature. Il déséquilibre l’économie rurale. Ainsi, au Mali l’âne qui se vendait l’équivalent de 75 euros en 2015 a vu son prix grimper entre 100 et 140 euros. Au Niger où on dénombre 1,5 millions d’ânes, l’animal se négocie jusqu’à 152 euros.

Les ânes sont aussi l’objet de trafics. Des fermiers passent la nuit à les garder pour s’assurer qu’ils ne seront pas volés. Les peaux sont vendues avec les queues pour garantir à l’acheteur qu’il s’agit bien d’une peau d’âne et non pas de cheval ou de veau.

Mais surtout, le commerce et le trafic de ces animaux portent sur des volumes largement supérieurs aux capacités de renouvellement du cheptel africain. L’espèce asine est peu prolifique. Les ânesses ne mettent bas qu’une fois tous les deux ans après 12 mois de grossesse.

Alors les autorités des pays africains concernés évoquent déjà le risque d’une prochaine disparition de l’espèce asine d’Afrique saharienne.

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