Sfax : Harcèlement sexuel et viol dans le centre d’encadrement et d’orientation sociale

Sfax : Harcèlement sexuel et viol dans le centre d’encadrement et d’orientation sociale

 

Le président de l’association “Baraa” pour la protection de l’enfance à Sfax, Houssam Chakroun, a déclaré, lundi, que les pensionnaires du Centre d’encadrement et d’orientation sociale à Sfax sont victimes d’abus, de harcèlement sexuel et de viols.

Lors d’une séance d’audition, à la commission des affaires de la femme, de la famille, de l’enfance et des personnes âgées à l’ARP, portant sur l’état des lieux du centre d’encadrement et d’orientation sociale à Sfax, Chakroun a indiqué qu’à la date du 23 mars 2019, “l’association avait reçu un appel téléphonique d’une mère célibataire qui se trouvait dans la rue avec sa fille de cinq mois sollicitant de l’aide après qu’elle ait quitté le centre en question suite à des faits de mauvais traitement, d’humiliation et d’atteinte à la dignité humaine dont elle a fait l’objet, au même titre que tous les pensionnaires du centre”, selon ses dires.

Il a expliqué que l’association Baraa avait contacté les familles des enfants ayant résidé auparavant dans ce centre et qui se retrouvent actuellement dans la rue après l’avoir quitté pour des motifs similaires et dont les témoignages confirment les violations à l’encontre des enfants et des femmes, victimes d’agressions verbales et physiques, de harcèlement sexuel, de viols et de tentatives de viol sur mineurs, ayant été perpétrés par certains agents du centre.

Chakroun a en outre indiqué que les activités du Centre d’encadrement et d’orientation sociale ont démarré en 2014 avec une capacité d’accueil de 60 personnes et a pour mission d’accueillir les personnes en difficulté et sans soutien matériel et moral ainsi que les enfants menacés et abandonnés. Il a souligné que le centre compte à l’heure actuelle, six pensionnaires après le départ de 19 victimes, au cours de la période entre le 25 mai 2018 et avril 2019, dont 15 femmes, 4 hommes et 16 enfants âgés entre 14 et 15 ans ainsi que 5 mères célibataires (3 mineurs et 2 adultes) qui se sont retrouvés dans la rue.

Pour sa part, Hamida Chaieb, avocate et représentante de la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’Homme, a déclaré que des plaintes avaient été déposées à cet effet, ajoutant que le délégué de la protection de l’enfance ainsi que le gouverneur de Sfax, ont été informés, “sans qu’ils n’aient réagi d’une quelconque façon”.

A cet égard, Chaieb a mis en exergue les soupçons de corruption financière et administrative existant dans les rouages du centre en question, compte tenu du budget conséquent dont il dispose et des dons qu’il reçoit, notant que des tentatives de harcèlement ont également été enregistrées à l’encontre de certains psychologues.

Elle a dans ce sens appelé à une intervention urgente pour résoudre ce problème qui inclut toutes sortes de violations des droits des enfants et des femmes, avec le sérieux requis et en prenant les mesures nécessaires à l’encontre du centre et des personnes dont l’implication sera prouvée dans cette affaire.

De son côté, Samah Damek, présidente de la commission de la femme, de la famille, de la famille, de l’enfance et des personnes âgées à l’ARP, a qualifié de “choquants”, l’ensemble des témoignages de l’association “Baraa”, en l’absence de supervision et des visites d’inspection inopinées.

Elle a en outre fait porter la responsabilité de ces violations au ministère de l’Intérieur, et au ministère de la femme, de l’enfance et des personnes âgées “pour leur non activation de la législation contre les violences faites aux femmes”, appelant le chef du gouvernement à ouvrir une enquête sérieuse à propos de ce dossier.

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