Si rien n’est fait, l’Irak n’existera peut-être plus dans six mois !

  Si rien n’est fait, l’Irak n’existera peut-être plus dans six mois !

Tout récemment, le New York Times indiquait que des drones iraniens ont été clandestinement introduits en Irak avec du matériel militaire pour contrer l’avancée des insurgés sunnites de l'Etat Islamique en Irak et au Levant (E.I.I.L).

Cette assistance militaire est appuyée par des frappes aériennes syriennes sur les positions rebelles en territoire irakien, sur la frontière commune aux deux pays. Information confirmée par le Premier Ministre irakien, Nouri al-Maliki sur BBC, mais dément que l’armée de Bachar soit intervenue sur sa demande.

Devant cette percée fulgurante et brutale, les Etats-Unis d’Amérique ont mobilisé leurs moyens militaires en déployant les drones armés de missiles. "Quelques drones américains armés de missiles volent au-dessus de Bagdad et ses environs pour protéger le cas échéant les militaires et diplomates américains présents dans la capitale irakienne", a confirmé jeudi à l'AFP un cadre américain.

"Nous avons commencé au cours des dernières 48 heures à effectuer ce type de vols", a-t-il ajouté avant de préciser que "des frappes contre les insurgés sunnites de EIIL sont donc exclues à ce stade, sauf pour défendre des Américains en danger. Des frappes à vocation offensive nécessitent une autorisation (du Président Barack Obama), qui n'a pas été lancée à ce stade". Cette décision américaine intervient au moment où les rebelles sont à la porte de Bagdad.
 
A côté des diplomates, 500 marines stationnent en Irak, un fort effectif est affecté dans la sécurité de l’ambassade ou assurent la fonction de coopérant militaire. A cela, il faut ajouter les 180 Forces spéciales dépêchées à Bagdad pour conseiller l’armée irakienne. Pour l’heure, la Maison Blanche exclut toute idée d’expédier son infanterie en Irak après son retrait le 18 décembre 2011.

Téhéran aurait quant à lui rassemblé 10 divisions de l'armée régulière et de la Force al-Qods à la frontière irakienne pour se tenir prête à agir si la capitale irakienne ou des hauts-lieux chiites étaient menacés, révèle New York Times.

Al-Maliki favorable à un gouvernement d’union nationale

Fidèle à l’option militaire pour en découdre avec les rebelles, Nouri al-Maliki a changé de fusil d’épaule. Il aurait décidé de se plier aux exigences de la communauté internationale sur la formation d’un gouvernement rassemblant toutes les forces politiques et les communautés: Le Premier Ministre a déclaré qu’une solution politique était désormais nécessaire pour sortir le pays de la crise.

D’ici au 1er juillet, le Parlement issu des élections d’avril se réunira pour enclencher le processus de formation d’un gouvernement. Il devra élire dans un délai de 30 jours un président de la République, qui aura ensuite 15 jours pour charger M. Maliki, dont le groupe est arrivé en tête du scrutin, de constituer un nouvel exécutif dans un délai de 30 jours. Cette démarche constitutionnelle semble longue devant l’actualité irakienne. Le grand ayatollah Ali Al-Sistani, plus haute autorité religieuse chiite d’Irak, a appelé les dirigeants à " se mettre d’accord (...) dans le délai constitutionnel imparti".

En attendant le dénouement politique de cette crise, les insurgés sunnites de E.I.I.L ont conquis les villes les unes après les autres, usant la tactique de la terre brulée et commettant les pires exactions pour saper le moral de leurs adversaires et la population. Mais après des revers, l’Armée irakienne s’est résolue à reconquérir les territoires perdus. Parviendra-t-elle ?

Au nombre des victimes de cette énième crise, les chrétiens irakiens sont persécutés dans les régions contrôlées par les sunnites. Leur situation empire et devient de plus en plus tragique. Pour protéger la ville de Qaraqosh dans laquelle sunnite et milices kurdes se regardent en chiens de faïence, Mgr Moshe a tenté une médiation entre les deux forces, afin de sauver la ville de la destruction. Pour le moment, cette tentative est restée sans succès.

Si rien n’est fait pour trouver un compromis, peut-être dans six mois, l’Irak n’existera plus, l'Etat Islamique en Irak et au Levant sera sa nouvelle appellation , pire , la carte de la région sera modifiée.

Fleury-Venance Agou