S&P : L’économie tunisienne est très vulnérable aux risques indirects sans l'appui du FMI

S&P : L’économie tunisienne est très vulnérable aux risques indirects sans l'appui du FMI

S&P Global Ratings vient d’évaluer les systèmes bancaires de cinq économies émergentes, à savoir la Tunisie, l'Égypte, l'Indonésie, le Qatar et la Turquie, considérées comme potentiellement vulnérables aux variations de la liquidité mondiale.

Selon cette évaluation, la Tunisie est très vulnérable aux risques indirects qui peuvent impacter l'économie et le système bancaire. Cette vulnérabilité est due, selon le rapport de S&P, à l'instabilité politique actuelle et aux difficultés rencontrées par le gouvernement tunisien pour obtenir le soutien financier du Fonds monétaire international (FMI).

« Si le gouvernement tunisien ne parvient pas à conclure un accord avec le FMI, cela pourrait entraîner une pression financière importante sur le pays et avoir des conséquences négatives sur l'économie et les banques », lit-on dans le rapport.

Ainsi, le système bancaire de la Tunisie ne semble avoir une dette extérieure suffisamment importante pour causer directement des problèmes. Pourtant, les ce système est toujours exposé à des pressions de financement externes par des canaux indirects.

Par ailleurs, l'État tunisien est, selon S&P, très vulnérable au refinancement de la dette extérieure. La Tunisie a également des besoins de financement extérieur croissants.

La même source a démontré que les banques tunisiennes ont le financement externe le plus élevé, soutenues par les dépôts des sociétés offshore et des expatriés, et l'utilisation de lignes de financement multilatérales.

En effet, ces banques continuent de faire face à d'importantes pressions macroéconomiques, dont une partie est liée à la révolution de 2011. Ces problèmes, associés à la pandémie de la Covid-19, ont pesé sur l'activité économique, entraînant une croissance économique attendue de 1,3 % en 2023, d’après les prévisions du FMI.

Toujours selon S&P, si la Tunisie ne parvient pas à obtenir un programme du FMI ou un soutien bilatéral ou multilatéral des autres parties, elle risque de connaître une instabilité majeure de la balance des paiements, budgétaire et monétaire.

Si la Tunisie est incapable d'obtenir un soutien financier, elle risque, également, de manquer à ses obligations financières, entraînant une dépréciation importante du dinar tunisien et une forte hausse de l'inflation. Les banques tunisiennes pourraient, de ce fait, subir des pertes importantes exigeant leur recapitalisation.

En conclusion, les analystes de S&P ont recommandé de mettre en place immédiatement des réformes économiques efficaces et attirer des financements extérieurs pour éviter une instabilité financière majeure.

I.Z. 

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