Taoufik Baccar écrit : les chômeurs, ces laissés pour compte

Taoufik Baccar écrit : les chômeurs, ces laissés pour compte

 

Ma pensée est aujourd'hui motivée par deux événements: le mouvement de protestation des jeunes pour l'emploi et la conclusion des négociations salariales dans le secteur privé.
L'emploi des jeunes, et en particulier des jeunes diplômés, constitue une préoccupation majeure de notre pays. Il en sera ainsi pour une longue période encore. Cependant depuis le coup porté au secteur touristique beaucoup de voix se sont élevées pour mettre l'accent sur les risques sociaux de la déconfiture de ce secteur et pour appeler à des mesures urgentes en faveur de l'emploi. Malheureusement quasiment rien n'a été engagé pour affronter le risque pourtant évident d'aggravation du chômage.
Ce que l'on ne doit pas occulter par ailleurs et c'est une question qui devra tôt ou tard être tranchée, c'est le problème d'arbitrage qui se pose entre les augmentations des salaires et l'emploi surtout dans le secteur privé. Selon des évaluations sommaires l'impact des dernières augmentations de salaires dans le secteur privé serait de près de 700 millions de dinars. Une partie de cette augmentation aurait pu être utilisée dans des programmes d'emploi et de développement dans les régions défavorisées, d’autant plus que l'impact de ces augmentations sur le pouvoir d'achat des salariés n'est pas du tout évident avec la pression de ces augmentations sur le niveau de l'inflation. Enfin les organisations syndicales se sont comportées en tant que  syndicats des salariés alors que les chômeurs sont demeurés des laissés pour compte sans aucun soutien. Ce n'est donc pas étonnant qu'ils bougent et qu'ils essaient de s'organiser pour se défendre et la concomitance de la signature des augmentations salariales et des mouvements de protestation pour l'emploi n'est pas fortuite, loin s'en faut.

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