Tourisme tunisien : Ces chiffres qui donnent le vertige !

Tourisme tunisien : Ces chiffres qui donnent le vertige !
 
 
Depuis les attentats du Bardo, on savait le tourisme tunisien en grande difficulté, mais l'espoir restait toujours permis malgré les gros nuages qui planaient à l'horizon. Mais avec l'attentat de Sousse, suivi de la dernière attaque contre le bus de la garde présidentielle, tous les clignotants de ce secteur vital de l'économie tunisienne se sont mis désormais au rouge.
 
Ces attentats, qui se sont soldés par plusieurs dizaines de morts et de blessés, en majorité des touristes, ont achevé de mettre à genoux l'industrie touristique. Et ses répercussions que ce soit au niveau du booking (rapatriement des clients, annulation des réservations…) que celui des activités annexes (artisanat, transport, petit commerce, services divers…) sont claires comme l'eau de roche.
 
Pour mesurer l'ampleur des dégâts, l'ONTT vient de rendre publiques des données chiffrées qui témoignent, si besoin est, de la profondeur de la chute. Une chute bien plus... qu'abyssale.
 
En analysant les données publiées par l'ONTT sur l'entrée des non résidents et les nuitées par nationalités en 2010, 2014 et 2015, il n'est pas besoin d'être rompu aux arcanes des statistiques pour constater à quel point l'image de la destination Tunisie est ternie. Une destination qui semble complètement bannie du tableau de bord des tours operateurs internationaux. Les autorités et les hôteliers, dépassés par l'ampleur du désastre, ont déjà tiré la sonnette d'alarme. Mais les dégâts sont astronomiques.
 
Une baisse abyssale du nombre de touristes
 
Les chiffres de l'ONTT (voir tableaux) sont éloquents. Entre 2014 et 2015, le nombre de touristes européens dans notre pays a chuté de 55,3% (-65,7% entre 2010 et 2015), les Maghrébins de 36% (47,3% entre 2010 et 2015), les Nord-Américains de 22,2%)...
 
Par nationalités, les touristes qui ont le plus tourné le dos à la Tunisie restent les Anglais (-84,7% entre 2014 et 2015), les Français (-43,7% entre 2014 et 2015, -58,5% entre 2010 et 2015), les Allemands (56,7%), les Russes (-72%)...Idem pour les autres nationalités européennes dont les chiffres sont très peu flatteurs: Hongrois, Ukrainiens, Néerlandais, Italiens...
 
La dégringolade reste la même chez nos voisins maghrébins. Mis à part nos "sauveurs" Algériens, avec seulement -0,4% de baisse entre 2014 et 2015, les autres nationalités affichent des baisses considérables: -72,6% pour les Libyens, -47,3% pour les Mauritaniens... 
 
En se référant au tableau du nombre des nuitées globales par nationalités, le constat reste le même: amer et troublant. Chez les Européens, on constate une chute considérable: -61,3% entre 2014 et 2015; -71,3 entre 2010 et 2015. Encore une fois, parmi les nationalités qui ont pris la poudre d'escampette, l'on compte, les Français, les Anglais, les Allemands, les Italiens, les Russes...
 
Un secteur malade qui a besoin de thérapie...
 
De Sidi Bou Saïd aux ruines de Carthage, en passant par Sousse, Monastir, Hamammet, Nabeul, Djerba...Aucun site touristique n'est épargné par la crise. Jadis grouillant de monde et pétris d'activités lucratives de toutes sortes, ces endroits devenus tristes et déserts se meurent dans l'indifférence totale. Le tableau est alarmant, et le patient moribond ne peut s'en sortir qu'à condition de lui administrer à court terme une thérapie de mammouth. 
 
Tous les indicateurs sont, en effet, au rouge: baisse des nuitées (-50%), des recettes (-45%), du taux d’occupation (-30%)… A cela s’ajoute la fermeture en cascade des hôtels (234 totalisant 100.000 lits) et un important manque à gagner pour les 350 mille opérateurs de l’artisanat, dont beaucoup sont condamnés au chômage, des dettes cumulées de 4 milliards de dinars et la baisse de moitié la participation du secteur au PIB, qui est passée de 8 à 4%.
 
Ces chiffres exhibés lors d’une table-ronde organisée par le Cercle Kheireddine, le 20 novembre dernier, (à laquelle ont pris part nombre de professionnels et consultants du secteur, dont les anciens ministres Slim Tlatli, Ahmed Smaoui et Tijani Haddad, Mohamed Ali Toumi, président de la FTAV) donnent le tournis.
 
Et la thérapie se fait toujours attendre !
 
Au lendemain des attentats de Paris, des mesures ont été immédiatement prises et directement mises en application (à savoir l'ajournement de six mois des échéances de paiement des crédits du secteur hôtelier, suppression de la commission pour les annulations, réservations non remboursables...), chez nous c'est toujours la léthargie. 
 
Bien que le gouvernement ait annoncé des mesures pour venir en aide aux opérateurs du tourisme, histoire de garder la tête hors de l'eau boueuse, rien n'est encore fait. Et pendant ce temps, l'hémorragie continue. La maison Tourisme brûle et l'on regarde ailleurs. La fermeture des hôtels se fait à un rythme vertigineux et le chômage technique reste la seule réponse à cette crise.
 
La relance touristique est-elle une utopie? Que nenni ! Selon les spécialistes de la question, si les efforts se concentrent sur l’investissement et la restructuration des entreprises touristiques en difficulté, l'amélioration des structures d’accueil et la création de foyers d’animation dans les régions...le secteur peut bien se relever. Mais à une condition. Et c'est la plus importante: Que le TERRORISME soit annihilée afin que règne la SECURITE dans tous les coins et recoins de nos murs.
 
O.B.D.
 
 
 
 
 
 
 

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