« Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne »

«  Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne »

 

Le limogeage du ministre de la justice Mohamed Salah Ben Aissa a démontré que le chef du gouvernement Habib Essid ne badine pas avec   la discipline au sein de son équipe. « Un ministre, ça ferme sa gueule, si ça veut l’ouvrir,  ça démissionne » disait un jour l’ancien ministre français Jean Pierre Chevènement qui, « alors ministre de l'Industrie dans le gouvernement de Pierre Mauroy, aurait tenu ce propos en réplique à François Mitterrand, alors président de la République, qui avait dénoncé en conseil des ministres, en février 1983, la « bureaucratie tatillonne »qui aurait été celle du ministère de l'Industrie sous la conduite de Jean-Pierre Chevènement. Le ministre démissionnera le 22 mars 1983 ».

Il est évident que l’éviction de l’ancien garde des sceaux est intervenue dans des circonstances un peu particulières et que son refus d’assister à la séance plénière de l'ARP pour l’examen du projet de loi organique relative au conseil supérieur de la magistrature, avait été « la goutte qui a fait déborder le vase », mais son départ était déjà dans l’air. Toutefois, au-delà des raisons fournies par l’intéressé qui avait déclaré, peu de temps après sa prise de fonction, qu’il « se sentait gêné de s’asseoir en conseil des ministres à côté de collègues  qui, quelque part, seraient impliqués dans des affaires », la rapidité avec laquelle Essid a pris la décision de le limoger est  un message clair à tous les membres du gouvernement qui font cavaliers seuls et investissent les plateaux pour annoncer des mesures sans se référer au chef du gouvernement, ou encore qui font des déclarations susceptibles de créer des polémqiues. Ces ministres sont beaucoup plus soucieux de leur image que de leurs dossiers.

Pas loin de chez nous, en France, le président François Hollande et son premier ministre Manuel Valls avaient immédiatement réagi aux critiques de deux ténors du gouvernement,  Arnaud Montebourg et Benoit Hamon qui avaient réclamé, publiquement,  «un changement majeur de cap et un changement de politique».

Le message est on ne peut pas clair, la solidarité gouvernementale est un principe intangible. travailler beaucoup et parler peu.