Visite promotionnelle au site archéologique d'Oudhna

Visite promotionnelle au site archéologique d'Oudhna

 

Dans le cadre de ses activités périodiques à faire connaître et valoir nos innombrables sites archéologiques, après les visites précédentes effectuées à Carthage (et ses très nombreux monuments archéologiques méconnus), à Testour, Dougga, Aïn Tounga, Bulla Regia, entre autres, l'Agence de Mise en Valeur du Patrimoine et de la Promotion Culturelle (AMVPPC) vient d'organiser une nouvelle campagne promotionnelle autour du site archéologique d'Oudhna, près de la localité de Khelidia, du gouvernorat de Ben Arous, distant que d'une trentaine de kilomètres de Tunis, mais qui reste peu connu, malgré son importance et sa richesse.

Invité par l'Agence, un groupe de journalistes et de représentants de différents médias s'est rendu, vendredi dernier 21 courant, sur le site en question afin de prendre connaissance de ses différentes composantes, car Uthina, de son nom d'origine, était une ville prospère au début de notre ère, avec son Capitole, son amphithéâtre, ses aqueducs, ses thermes, etc.

Pour bien saisir la valeur historique et archéologique de ce site, il est important d'en rappeler les principaux éléments d'architecture qui le composent. 

Le plus imposant édifice est le Capitole, formé à l'origine de trois temples dont celui central, mesurant 43 mètres sur 27 et dédié à Jupiter, et de deux temples latéraux de taille inférieure dédiés à Junon et Minerve. 

Les trois temples n'existent plus et seules les colonnes de la façade du temple central sont conservées. L'un des chapiteaux de type corinthien a été remis en place, donnant une idée de la hauteur de l'édifice.

Par ses proportions gigantesques, le Capitole d'Oudhna est considéré comme l'un des plus grands temples de l'Afrique romaine.
L'amphithéâtre, bien conservé à ce jour, est de forme elliptique mesurant 110 mètres sur 90, avec une arène centrale de 58 mètres sur 35 desservie par une galerie souterraine alignée sur son grand axe. Les gradins, dont la partie inférieure est creusée dans le sol et adossée à la colline avoisinante, possède une capacité pouvant aller jusqu'à 15 000 spectateurs. Ceci le classe au troisième rang après ceux d'El Jem et de Carthage. 

Et afin de donner une idée aux visiteurs de ce qu'il en était par le passé, seuls les trois quarts de sa forme ont été restaurés, le dernier quart a été, quant à lui, gardé tel quel. Les gradins rénovés ont aujourd'hui une capacité de 5 mille spectateurs.

Les grands thermes publics, datés de l'époque de l'empereur Trajan, s'étendent sur une superficie d'environ 6 500 m2. Seule la partie inférieure est conservée et correspond aux citernes et aux salles de service ; la partie supérieure comporte une disposition symétrique et abrite des salles chaudes surélevées sur de petits piliers de briques pleines, permettant la circulation de l'air chaud (hypocauste) ; les salles froides étaient voûtées et comprenaient un bassin, sur l'emplacement d'une huilerie où un plateau de pressoir ainsi que des pièces pavées de mosaïques ont été dégagés.
 
Les « thermes des amours pêcheurs », encore en fouilles, comporte un frigidarium abritant avec plusieurs bassins dont le plus important est situé dans l'axe et pourvu de mosaïques dont l'une à thème nilotique représentant des amours en train de pêcher au moyen d'une petite barque et de filets.

La plus célèbre habitation mise au jour est la villa dite des « Laberii » qui comporte une trentaine de pièces sur une superficie de 2 300 m2, presque toutes pavées par des mosaïques, articulées autour d'un patio à ciel ouvert entouré sur les quatre côtés par un portique couvert. Les principales mosaïques en place sont des copies, les originales étant exposées au Musée national du Bardo. Ces mosaïques représentent différentes scènes de chasse et d'activités agricoles diverses.

C'est avec toute l'équipe de l'AMVPPC, avec à sa tête M. Mehdi Najjar, Directeur général de ladite agence, que les hôtes d'Oudhna ont pris connaissance de ces données grâce à l'exposé, aussi intéressant qu'enrichissant, de Dr. Nizar Ben Slimane, chercheur à l'INP et conservateur du site.

J. B. A.
 

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