2ème Rencontre sur l’introduction des entreprises industrielles en Bourse

Un haut responsable du ministère de l’Industrie, de l’Energie et des PME a reconnu qu’une grande partie des entreprises tunisiennes adhérentes au Programme de Mise à Niveau (PMN) avaient de sérieux problèmes

de surendettement, d’insuffisance de garanties à long terme, de méconnaissance des mécanismes de garantie et de faible recours au marché financier. Le même responsable a estimé que près de 80 % des entreprises industrielles qui ont bénéficié du PMN n’ont pas atteint l’équilibre financier minimum.

Ces entreprises risquent de ne pas pouvoir débloquer leurs primes « FODEC ». la majorité des entreprises ont une gestion financière approximative avec un faible pouvoir de négociation des crédits (fonds propres limités, manque de visibilité à long terme, risque élevé …). De là se dégage le problème de l’insuffisance des ressources financières nécessaires pour la pérennité de l’entreprise. Le niveau de financement direct des entreprises est encore loin des ambitions et des attentes.

Les raisons ? Le tissu industriel tunisien est constitué en majorité par des entreprises familiales. Ce type d’entreprise pose beaucoup de problèmes et n’encourage pas à la bonne gouvernance.

Les vrais problèmes sont liés notamment à un manque de transparence et de confiance vis-à-vis des actionnaires. Ceci pourrait avoir un grand impact lors de la négociation de la transmission des entreprises familiales. Aucun prétexte ne justifie aujourd’hui la réticence des PME industrielle à l’égard du marché financier. La pression concurrentielle sur la PME tunisienne s’accentue d’un jour à l’autre.

La deuxième rencontre sur l’introduction des entreprises industrielles sur le marché financier, après celle du 28 février 2006, vient à point nommé puisque l’entreprise tunisienne est plus que jamais appelée à revoir sa méthode de gestion où la transparence et la communication financière constituent les piliers de développement de l’entreprise.

Cette rencontre a tenu toutes ses promesses. Un grand nombre d’acteurs économiques (institutionnels, secteur privé, intermédiaires en bourse, responsables des marchés financiers…) étaient au rendez-vous.
Tous étaient unanimes par rapport au fait que le marché des capitaux présente une grande opportunité à saisir pour diversifier les sources de financement des entreprises.

Ainsi, pour inciter les entreprises à s’introduire en Bourse, un Programme a été lancé depuis 2005, ayant pour objectif l’introduction d’une cinquantaine d’entreprises industrielles tunisiennes en Bourse.
Et c’est pour « récompenser » les entreprises qui ont bien mené leur programme de mise à niveau industrielle, que le Programme national d’assistance au recours au marché financier (PNAR-MF) propose d’offrir une importante alternative de financement.

Après deux ans de son lancement, le premier bilan dévoile une liste de 47 entreprises industrielles tunisiennes adhérentes à ce programme. Selon les chiffres communiqués par le ministère de l’Industrie, de l’Energie et des PME, le taux des entreprises « copilées » sous réserve de restructuration financière a évolué de 50 % en 1996 jusqu'à atteindre 80 % à fin 2007. 30 plans de restructuration approuvés dont 20 par l’AFD.
Le nombre de plans de restructuration en cours d’approbation a atteint 18 alors que 15 autres ont été refusés.

E.M