Abou Dhabi menace de déstabiliser la Tunisie ?
Si les ingérences étrangères dans les affaires arabes d'une façon générale ne sont plus un secret pour personne, la Tunisie s’est malheureusement retrouvée depuis la fameuse révolution sous la coupe de bon nombre de pays frères qui, en réalité, n’auraient jamais dû se mêler d'aussi près de nos affaires internes...
«Changements et révolution» aidant, de nombreux pays n’ont pas eu froid aux yeux de se mêler donc de nos problèmes internes. Les monarchies du Golfe ne sont pas restées en-dehors de ces magouilles et ingérences, bien au contraire, elles se sont engagées à fond dans un véritable bras de fer avec d'autres régimes et d'autres coalitions qu'elles jugent «ennemis» par rapport à leurs orientations et choix politiques.
Delà, sont apparus deux «axes», celui réunissant le Qatar et la Turquie et celui réunissant les Émirats arabes unis, l'Arabie saoudite qui se sont fait joindre par l’Egypte.
Dans cet esprit d'alliances et de jeu d'influence, et selon un rapport du site www.middle-east-online.com diffusant à Londres, qui a été relayé par de nombreux médias, les Emirats Arabes Unies auraient cherché à déstabiliser la Tunisie en raison du refus du Président Béji Caïd Essebsi à protéger leurs intérêts, après avoir cherché à l'influencer dans ses choix et orientations !?
Dans le rapport rédigé par Rouri Dongahi et Lina Saâfine et publié sur ce site, les autorités algériennes avaient alerté, début novembre dernier, leurs homologues tunisiennes d'une tentative émiratie de déstabiliser la Tunisie par une sorte d'ingérence dans les rouages sécuritaires du pays.
Ce rapport, qui se réfère à une source politique tunisienne qui a tenu à garder l'anonymat, précise que certains régimes autocratiques, ceux du Golfe en premier, ont voulu orienter la Tunisie vers une démocratie qui leur sied et qui sert leurs intérêts, suite à la destitution de Ben Ali.
Selon la même source pour les Algériens, le volet sécuritaire a pris une dimension stratégique de premier plan, particulièrement au lendemain du limogeage du chef du service de renseignement et vu la situation en Libye.
C’est pour cela qu’ils sont intervenus pour mettre en garde les autorités tunisiennes, non seulement pour protéger ce pays frère mais aussi pour éviter la naissance à leurs frontières d’un nouveau foyer de tension.
D'autre part, il est précisé dans ce rapport (traduit en arabe par «Arabi 21») que les autorités tunisiennes ont exprimé leurs préoccupations quant aux éventuelles liaisons à faire entre la dernière attaque du bus de la garde présidentielle, bien qu'elle fût revendiquée par l'EI, et cette éventuelle tentative de déstabiliser notre pays.
Le site en question a, par ailleurs, dévoilé que des rumeurs ont largement circulé en début d'année sur ces éventuelles tentatives émiraties d'ingérence et de déstabilisation de la Tunisie, après que certains lobbys de ce pays eurent tenté de pousser Béji Caïd Essebsi de suivre leurs orientations et particulièrement de chasser les islamistes d’Ennahdha, avec la promesse de gros financements, dans un scénario semblable à celui de l'Egypte.
Seulement, selon la même source, Essebsi refusa la proposition en tenant à l’unité de son pays. Les deux auteurs de ce rapport précisent qu’un Prince serait l’instigateur de cette campagne contre la confrérie des Frères Musulmans, classée comme organisation terroriste aux EAU.
Plus grave encore, selon le même rapport il paraît que devant le refus d'Essebsi d'accepter les «offres» des Emirats, les lobbys influents de ce pays cherchent semble-t-il à substituer non seulement l'actuelle direction de Nidaa Tounès, mais l’actuelle autorité tunisienne par d’autres qui seraient plus coopératives avec leurs intérêts ?!
Le rapport publié par le site middle-east-online.com conclut que les parties émiraties ne baisseront pas les bras de sitôt et qu'ils continueront à essayer de déstabiliser la Tunisie ou à lui dicter leurs ordres.
Etant convaincu que leurs moyens financiers et leur pouvoir peuvent leur permettre d'atteindre n’importe quel but, ces lobbys émiratis ne sont pas du genre à laisser tomber leurs objectifs, a indiqué le rapport.
En attendant que notre gouvernement nous éclaircisse à ce sujet d’une façon responsable et transparente pour connaître la vérité, il est clair que certaines monarchies ont dépassé toutes les limites de l’ingérence dans les affaires de pays qui les dépassent sur tous les plans.
J.B.A.
Votre commentaire