Aéroport de Tunis-Carthage : La situation des finances publiques est difficile, mais la réforme est possible

Aéroport de Tunis-Carthage : La situation des finances publiques est difficile, mais la réforme est possible

L’état de l’aéroport Tunis -Carthage, premier accueil des visiteurs de la Tunisie, ne semble pas s’améliorer. Temps d’attente interminable, longues files de voyageurs et grand manque d’organisation, infrastructure vétuste, conditions d’accueil déplorables, vols répétés des valises ou difficultés pour les récupérer…

Tous ces points et bien d’autres, constituent un obstacle pour assurer la fluidité des operation à l’aéroport et une entrave à la fidélisation des tourists et la relance du tourisme dans un pays où ce secteur est considéré comme l'un des piliers de l'économie.

Alors, avec un tel niveau de prestations, peut-on commercialiser la destination Tunisie et satisfaire tous ceux qui fréquentent cet aéroport?

L’aéreport renvoie une mauvaise image de la Tunisie qui se veut pourtant être une destination moderne et accueillante, ce qui est un gros frein à la relance de l’économie.

Cinquante ans déjà, Bourguiba dotait la Tunisie de l’aéroport le plus moderne en Afrique et dans le monde arabe.  Cinquante ans après, cet aéroport s’est consumé, n’a plus aucune allure, n’ayant pas bougé d’un iota.

Pire encore , la finance publique connait actuellement un effondrement, ce qui empêche l’Etat de mener les opérations de maintenance nécessaires, notamment pour ce qui est de l’aéroport Tunis-Carthage.

Comment alors trouver des fonds pour réformer l'aéroport de Tunis-Carthage ?

Les gouvernements de l’après-crise chercheront à lever des fonds au moment où de nombreuses entreprises auront fait faillite et d’autres resteront fragiles et où de nombreuses personnes seront au chômage ou devront faire face à une baisse de leurs revenus.

Les entreprises à faibles bénéfices et à fortes dettes lutteront contre toute augmentation de l’impôt sur les bénéfices. Les augmentations de la TVA ou de l’impôt sur le revenu des personnes physiques sont susceptibles de susciter une opposition farouche.

Les gouvernements devront donc collecter davantage de taxes. Mais que devraient-ils taxer ? 

Les trois principes qui sous-tendent notre proposition de programme fiscal sont les suivants :

Les 50% (voire 80%) des ménages les plus pauvres ne devraient pas avoir à payer plus.

Une grande partie de la charge fiscale supplémentaire devrait peser sur la fortune ou sur les entités ayant échappé à la difficulté économique pendant la crise. Il faudra taxer la fortune : là où les revenus des particuliers et des entreprises fortunés sont restés inchangés ou ont subi une augmentation en raison de la crise, il faudra ajouter des surtaxes temporaires à leurs impôts. 

la crise a accéléré le passage des interactions en face à face aux interactions virtuelles. Ceci augmentera encore les bénéfices de la plupart des grandes plateformes technologiques qui tirent profit de solides effets de réseau. Avant la crise, ces plateformes étaient connues pour leur capacité à éviter les taxes. Aujourd’hui, il s’avère plus important de trouver de meilleurs moyens de les taxer et de taxer les transactions numériques en général.

Amine BEN GAMRA

Expert Comptable

Commissaire Aux Comptes

Membre de l'Ordre des Experts Comptable de Tunisie

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