AFROMedi 5 - Justice de la dette : Pour le positionnement de l'Afrique comme un « créateur des règles »

Dans son discours d’ouverture de la 5ème édition de l'Initiative Médias d'AFRODAD (AFROMedi 5), organisée du 25 au 27 mars 2025 à Sandton, Johannesburg en Afrique du Sud sur le thème : « Le rôle des médias dans l'avancement de la position de l'Afrique sur la justice réparatrice », le membre du conseil d'administration d'AFRODAD, Dr. Christian Ayiku, a déclaré que l'Afrique est confrontée à l'une de ses pires crises de dette souveraine qui menace de renverser des années de gains en développement et des efforts historiques de réduction de la dette.
Il a ajouté que sur la Carte des risques de dette africaine, des pays comme le Soudan, le Somaliland, la Somalie, le Ghana, São Tomé et Príncipe, la République du Congo, la Zambie, le Mozambique, le Malawi, le Zimbabwe, le Cameroun, l'Angola, la République Centrafricaine, le Soudan du Sud, l'Éthiopie, le Tchad, l'Érythrée, Djibouti, la Gambie, la Guinée-Bissau, la Sierra Leone, la Tunisie et le Kenya, souffrent d'un lourd fardeau de dette. Certains pays ont été poussés à mettre en œuvre des politiques sévères et des coupes budgétaires, passant des investissements sociaux au remboursement des prêts, entraînant des troubles alors que les pays sont contraints de mettre en œuvre des politiques profondément injustes et impopulaires, menant parfois à des troubles civils, comme en témoigne le Kenya et le Nigeria en 2024.
Par ailleurs, il a affirmé que la dette publique, bien qu'elle soit un élément essentiel de la politique fiscale moderne dans le monde, présente des complexités uniques au sein des économies africaines. L'agenda des réparations dans le thème de l'Union Africaine pour 2025, qui exige la justice pour les Africains et les personnes d'ascendance africaine ayant souffert à travers diverses formes d'injustice (la traite transatlantique des esclaves, le colonialisme, l'exploitation économique ainsi que les ingérences politiques parmi d'autres formes d'injustice), tout en s'attaquant aux problèmes contemporains (le racisme systémique, l'exclusion économique et la marginalisation de l'Afrique dans la prise de décision mondiale).
« L’Afrique est pour les Africains avec des solutions Africaines »
À travers AFROMedi 5, les médias seront en mesure de lier les réparations aux processus de développement mondiaux et de prioriser les reportages approfondis qui améliorent la position de l'Afrique sur la justice réparatrice, en mettant l'accent sur la dette publique et les problèmes connexes, y compris la fiscalité, le commerce, le travail, le financement climat, et les éléments juridiques de la dette,...
En ce sens, Dr. Christian Ayiku a indiqué qu’AFRODAD, par l'intermédiaire d'AFROMedi et de ses partenaires, a travaillé avec les médias pour mettre à l'agenda la dette publique et les questions liées comme priorité. Cela a également joué un rôle clé dans la démocratisation du discours sur la dette, donnant ainsi aux citoyens le pouvoir d'influencer la politique de la dette par le biais de choix électoraux. De plus, la campagne « Stop The Bleeding » et divers partenaires à des niveaux national, continental et mondial ont fait avancer le mouvement pour la justice de la dette avec la devise de positionner l'Afrique comme un « créateur des règles » et non plus comme un « prendre des règles », tout en sachant que « l’Afrique est pour les Africains avec des solutions Africaines ». Le rôle des médias dans cette campagne est crucial, car ils sont habilités à établir l'agenda qui fonctionne pour le peuple du continent.
En résumé, AFROMedi offrira une capacité accrue à rapporter sur la justice réparatrice de la dette, en humanisant les questions, en se concentrant sur des reportages basés sur des données, en offrant un contexte historique d'injustice et en proposant des solutions politiques à partir d'interviews avec des personnes techniques de la société civile.
De notre envoyée spéciale à Johannesburg Imen Ezzine
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