Ah si le ridicule pouvait tuer !
L'inénarrable ministre de l’Environnement, Néjib Dérouiche, qui nous a épaté en annonçant la création d'une Agence antimoustique, cherche à nous épater encore en déclarant: "Et si Sabkhet Sijoumi devenait un port de plaisance !".
Mais d'où sort-il, ce genre d’idée ? Est-il conscient de la gravité des inepties qu'il ne cesse de débiter à longueur d'apparitions médiatiques ? N'a-t-il pas suffisamment à faire pour nettoyer le pays, sanctionner les pollueurs et prévenir les épidémies qui nous menacent ?
Sait-il tout simplement ce que le concept Environnement veut dire ? Est-il conscient que tous les ports de plaisance déjà réalisés sont des fiascos écologiques qui perturbent un équilibre marin de plus en plus précaire ?
Lui a-t-on dit que Sebkhet Sejoumi est un déversoir naturel des bassins versants qui l'entourent et qu'elle contribue à la préservation d'un biotope essentiel et de plus en plus menacé pour les oiseaux d'eau et notamment pour les dernières nombreuses colonies de flamands roses ?
Sait-il aussi qu'une telle richesse naturelle peut, si elle est bien gérée, donner lieu à des projets écotouristiques de birdwatching très profitables aux populations limitrophes ?
Un port de plaisance ou toute autre activité nautique à Sebkhet Sejoumi serait un non sens économique et une grave faute écologique.
Avec ses 1300 km de littoral, la Tunisie a suffisamment d'espace et offre suffisamment d'autres opportunités d'investissements dans le tourisme nautique.
Monsieur le ministre, occupez-vous de la salubrité de ce qui se trouve en amont de la Sebkha et laissez les flamands roses folâtrer tranquillement dans leur dernier sanctuaire.
Ne privez pas les habitants des tristes agglomérations qui l'entourent de la seule touche rose qui égaye leur vie et met un peu de couleur dans leur horizon bouché.
Wahid Ibrahim