Ahmed Ounaies crée la polémique en affirmant qu’Israël n’est pas l’ennemi de la Tunisie
L’ancien ministre des Affaires étrangères Ahmed Ounaïes a créé une nouvelle fois la polémique en affirmant que la Tunisie ne considère pas Israël comme son ennemi et d’ajouter que notre pays a été parmi les premiers à avoir préconisé la négociation avec Israël sur la base du plan de partage des Nations Unies (qui date de 1947). Mais l’invité de Mosaïque Fm, la radio sur laquelle il a fait ses déclarations oublie de mettre ses affirmations dans leur contexte historique.
Si la Tunisie ne considère pas Israël comme son ennemi, il n’en est pas de même pour ce dernier qui a osé le 1er octobre 1985 bombarder Hammam Chott, une banlieue de Tunis, une agression d’ailleurs condamnée par le Conseil de sécurité de l’ONU qui a imposé des indemnisations et des dédommagements qui n’ont jamais été réglés.
Pour ce qui est du plan de partage de l’ONU de 1947 qui reconnaissait un Etat arabe en Palestine, c’est Bourguiba qui a préconisé qu’il soit mis en application. Mais c’était avant la guerre de juin 1967 qui a changé la donne puisque désormais la communauté internationale réclame le retour aux frontières d’avant cette guerre pour la création d’un Etat palestinien, selon ce qu’on appelle la vision des deux Etats vivant en paix côte-à-côte, ce dont Israël dans son arrogance ne veut pas entendre.
D’ailleurs il y a lieu de rappeler que Bourguiba lorsqu’il avait été informé de la conclusion des accords d’Oslo de 1993 qui sont du reste demeurés sans suite a eu ce mot resté fameux : « Trop peu, trop tard ».
Il ne faut pas oublier non plus qu'Ahmed Ounaies, pourtant un diplomate chevronné n’a cessé de proclamer qu’il ea été le principal artisan de la normalisation du régime de Ben Ali avec Israël.
Dans une intervention sur Diwan FM le 30 octobre 2019, il a reconnu que c'était lui qui avait choisi Khemais Jhinaoui, nommé chef du bureau de liaison à Tel Aviv. Il a par ailleurs rappelé dans son intervention que la normalisation de la Tunisie avec l'ennemi sioniste entre 1996 et 2000 a été menée conjointement avec le Maroc.
La pression publique a contraint Ahmed Ounaies à démissionner de son poste de ministre des affaires étrangères le 13 février 2011, une semaine après avoir fait l'éloge de la ministre française Michèle Alliot-Marie, qui avait ouvertement soutenu Ben Ali et aidé à livrer des gaz lacrymogènes aux forces de police.
Votre commentaire