Algérie : campagne pour la destitution du président Bouteflika

Algérie : campagne pour la destitution du président Bouteflika

 

Une campagne fait, depuis quelques jours, rage en Algérie pour la destitution du président de la République Abdelaziz Bouteflika en application de l'article 102 de la Constitution. Des appels se multiplient, en effet, à l'adresse du président du Conseil constitutionnel algérien, Mourad Medelci, pour l'application de cet article stipulant la destitution du chef de l'Etat algérien, en raison de son incapacité à exercer ses fonctions présidentielles.

Lancée par des chefs de partis politiques et relayée dans les médias et les réseaux sociaux, elle intervient à un moment où encore une fois la santé du chef de l’Etat semble se détériorer. « Son état de santé, qui n’est pas pour l’excuser, le rend incapable de gouverner et sa destitution, en vertu de l’article 88 de la Constitution, est une urgence si on veut freiner la précipitation et l’aggravation de la crise institutionnelle et politique, a affirmé Mohcine Belabbas, secrétaire général du parti RCD. Pour Noureddine Boukrouh, ancien candidat à la présidentielle algérienne de 1995, le président Bouteflika aura bel et bien préparé le terrain aux militaires pour prendre le pouvoir. Une éventualité désastreuse pour le peuple qui aura assez souffert de la prédation des «tyranneaux». « Je n'appelle pas l'Armée à un coup d'Etat mais affirme en toute responsabilité que le pourrissement de la situation sape de plus le moral de la nation, érode l'autorité de l'Etat, pousse aux troubles sociaux », précise-t-il en effet. « Devant de tels dangers, il n'y a pas que le coup d'Etat comme moyen d'action », prévient-il.

Réagissant à ces rumeurs, le patron de l’armée, le général de corps d'armée Gaid Salah qui est en même temps vice-ministre de la défense, a affirmé que l’armée « assure amplement ses missions constitutionnelles en dépit de la nature de toute circonstances ». Une déclaration qui, selon certains observateurs algériens, « trahit manifestement ses velléités présidentielles ».

« En repoussant toute velléité « putschiste », il se positionne, sans le dire, en perspective de la présidentielle 2019 ».

Le chef d'état-major algérien n'en rate pas une pour se mettre en avant, profitant de la disparition des écrans radars du président Bouteflika, et se présenter en tant que « garant de la souveraineté nationale, de l'intégrité territoriale de l'Algérie et de son indépendance ».

Avec des médias algériens

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