Algérie-France : Tebboune joue l’apaisement en déclarant que Macron reste son « unique point de repère ».

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune garde confiance en Emmanuel Macron. Dans une interview retransmise à la télévision algérienne, il a affirmé qu'Emmanuel Macron reste son « unique point de repère » dans la crise actuelle entre Alger et Paris, comme le rapporte Le Figaro.
« Pour ne pas tomber dans le brouhaha ni le capharnaüm politique là-bas [en France], je dirais seulement trois mots : nous, on garde comme point de repère et unique point de repère le président Macron », a-t-il déclaré
Le chef de l’Etat algérien a dressé le constat de « deux États indépendants » avec « deux présidents qui travaillent ensemble ». « Tout le reste ne nous concerne pas », a-t-il insisté. Selon lui, les tensions entre son pays et la France sont « un moment d'incompréhension », affichant sa volonté de « régler tous les problèmes » uniquement avec le président français ou « avec la personne qu'il délègue, à savoir les ministres des Affaires étrangères entre eux ».
Réitérant aussi sa confiance envers Ahmed Attaf, son ministre des Affaires étrangères, il a jugé que la crise était « entre de bonnes mains » mais a regretté qu'elle ait été « créée de toutes pièces », sans en préciser les responsables.
Des communiqués de son ministère des Affaires étrangères avaient notamment dénoncé des manœuvres de « l'extrême droite française revancharde et haineuse ».
La crise politique entre les deux pays remonte à l'été 2024 lorsqu'Emmanuel Macron a dit soutenir un plan d'autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental. Alger avait alors retiré son ambassadeur à Paris. Samedi, le président Tebboune a toutefois assuré que l'amitié entre Paris et Rabat « ne nous dérange pas du tout, contrairement à ce qu'on dit », tout en condamnant les visites récentes de Rachida Dati et Gérard Larcher dans ce territoire.
Les tensions se sont aggravées avec l'arrestation de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal pour des propos considérés comme portant atteinte à l'intégrité du territoire algérien. Jeudi, Emmanuel Macron a répété son appel à « une issue rapide » pour que l'auteur emprisonné et atteint d'un cancer « retrouve la liberté », appelant à la « clairvoyance » de son homologue algérien.
Le parquet algérien a requis dix ans de prison ferme contre l'auteur. Enfin, le refus de l'Algérie d'accueillir plusieurs ressortissants algériens sous OQTF expulsés par la France a fini de ternir la relation bilatérale. Le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a menacé d'une « riposte graduée ».
Samedi, le président algérien a affirmé que parmi les dizaines de cas refusés par jour, certains relèvent de « la liberté d'expression », mettant en avant la situation d'un Algérien placé sous OQTF pour avoir « dénoncé le génocide à Gaza ».
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