Appel à l'action urgente pour prévenir les féminicides et renforcer la protection des femmes victimes de violences
La liste des féminicides s’allonge encore avec toujours les mêmes horreurs, la même sauvagerie et le même sentiment chez les bourreaux qu’ils ont un pouvoir absolu sur le corps et la vie de leurs victimes.
Sabrine a été assassinée chez elle par son ex-mari. Sa mère ainsi que son oncle maternel ont également été tués avec elle, massacrés à coups de marteau. Leurs corps ont été découverts le 6 avril 2024.
Le crime était pourtant annoncé
Sabrine avait alerté les autorités sur les menaces qu’elle avait reçues de la part de son ex-mari. Cependant, ses craintes n’ont pas été suffisamment prises au sérieux.
Ce crime révèle une fois de plus les failles dans l’application de la loi 58/2017, la prise en charge des femmes qui signalent les violences et la faiblesse des autorités à mesurer le danger pour les victimes de violences conjugales et à prendre les mesures nécessaires pour les protéger. Il met également en lumière l’indifférence persistante de l’Etat face au terrorisme conjugal et aux crimes de possession, malgré le lourd bilan de 2023 en termes de nombre de féminicides (25 femmes tuées) et qui de ce fait s’en rend complice, selon les associations "Femme et Citoyenneté" et "Aswat Nissa".
A cet égard, ces associations présentent leurs sincères condoléances et leur soutien à la famille des victimes et demandent :
- L’ouverture par les ministères de l’Intérieur et de la Justice d’une enquête sur le traitement de la plainte déposée par Sabrine quelques jours avant son assassinat ;
- Un traitement rigoureux des demandes de protection faites par les victimes comme le prévoit l’article 26 de la loi n°58/2017 ;
- La formation des agents des unités spécialisée et des magistrats ainsi que le renforcement de leurs moyens humains et matériels ;
- La publication du rapport sur les féminicides élaboré par le ministère de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Séniors ;
- L’activation effective du conseil scientifique de l’Observatoire national des violences à l’égard des femmes pour qu’il inscrive dans ses priorités une réflexion sur la lutte contre les féminicides en collaboration avec les organisations de la société civile féministes et travaillant sur les droits humains ;
- La mise en place d’une stratégie nationale multisectorielle de lutte contre les violences conjugales et de prévention des féminicides conjugaux.
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