Après 500 morts à la Ghouta orientale, l’ONU réclame un cessez-le-feu humanitaire en Syrie
Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté samedi à l'unanimité une résolution réclamant "sans délai" un cessez-le-feu humanitaire d'un mois en Syrie.
Le texte adopté "réclame que toutes les parties cessent les hostilités sans délai pour au moins trente jours consécutifs en Syrie pour une pause humanitaire durable". L'objectif est "de permettre la livraison régulière d'aide humanitaire, de services et l'évacuation médicale des malades et blessés les plus graves".
"Ce n'est pas un accord de paix sur la Syrie, le texte est purement humanitaire", a affirmé l'ambassadeur suédois Olof Skoog, co-signataire du texte avec son homologue koweïtien.
Des amendements ont modifié le texte initial, à la demande de la Russie. Si des exclusions au cessez-le-feu pour les combats contre les groupes djihadistes État islamique et Al-Qaïda étaient prévues, Moscou a demandé d'intégrer aussi "d'autres individus, groupes, entités, associés avec Al-Qaïda et l'EI, ainsi que d'autres groupes terroristes désignés par le Conseil de sécurité".
Les Occidentaux ont cependant refusé que tout convoi humanitaire reçoive un feu vert de Damas. A la suite d'une demande de garanties de la Russie, le Conseil a prévu de se réunir à nouveau sur ce sujet dans quinze jours pour voir si le cessez-le-feu était bien appliqué.
Par ailleurs, la résolution "appelle à la levée immédiate des sièges de zones habitées dont la Ghouta orientale, Yarmouk, Foua et Kefraya". Pendant ce temps, le siège de la Ghouta orientale, un fief rebelle de la banlieue de Damas, a empiré. Plus de 500 civils ont été tués en sept jours de raids du régime dans cette enclave.
Ces deux dernières semaines, aucun membre du Conseil de sécurité n'a pris d'initiative pour tenter de mettre un terme à l'"enfer sur Terre", selon les termes du patron de l'ONU, Antonio Guterres. La pression internationale tardive n'est réellement intervenue que dans les dernières 48 heures.
La situation dans la Ghouta orientale rappelle ce qui s'était passé en décembre 2016 à Alep. La Russie avait alors aussi gagné du temps avant que l'ONU ne contribue à un arrêt du siège de la ville et à son évacuation.
Plus de 13,1 millions de Syriens ont actuellement besoin d'aide humanitaire, dont 6,1 millions de déplacés à l'intérieur du pays depuis le début de la guerre civile il y a sept ans.
Le conflit a fait plus de 340 000 morts, sans parler des blessés et des disparus.
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