Après le discours de BCE : La déception !
Comme prévu, le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a prononcé, ce matin du mercredi 10 mai 2017 au Palais des Congrès de Tunis, son discours tant attendu. Après un peu moins d’une heure d’allocution, on retiendra quelques décisions déjà fuitées, en l’occurrence la prise en charge par l’armée nationale de la protection des sites de production stratégiques dont notamment ceux du pétrole et des phosphates.
A ce propos, BCE a mis en garde tous ceux qui se hasarderaient à entraver l’application de ces mesures car l’Armée a une manière stricte et rigoureuse de faire appliquer les lois et les décisions de l’Etat.
Le président de la République a annoncé, également, que dorénavant les sit-in coupant les routes ou empêchant un déroulement normal de la production ne seront plus permis et que l’application des lois sera rigoureuse dans ce sens.
L’autre annonce est celle touchant au projet de loi sur la réconciliation économique et financière qui doit être maintenu. En effet, sans citer nommément ce projet de loi, Béji Caïd Essebsi a indiqué qu’il faut protéger les cadres et les fonctionnaires qui n’ont rien à se reprocher, dans l’objectif de faire impulser la dynamique économique et encourager les investisseurs.
Auparavant, le chef de l’Etat a tenu à mentionner que le processus démocratique est menacé dans le sens où certaines parties « minoritaires » veulent imposer leur loi quitte à recourir à la rue et à la désobéissance civile.
Les observateurs estiment que le président de la République a voulu adresser certains messages quant à la nécessité de faire appliquer la force des lois afin d’éviter l’anarchie d’où le recours à l’armée et l’annonce d’une prochaine restructuration du ministère de l’Intérieur.
Il s’est, également, adressé, d’une manière indirecte et très claire à une frange du parti Ennahdha qui a soutenu les mouvements sociaux, à Mohsen Marzouk, leader de Machrou3 Tounes, qui avait appelé à un nouveau gouvernement non partisan, et à Mohamed Abbou qui avait appelé à la désobéissance civile.
Les mêmes analystes sont persuadés que, finalement, le discours du chef de l’Etat a accouché d’une souris dans le sens où il n’a fait aucune annonce concrète digne de ce nom pour sortir le pays de l’état de marasme dans lequel il se trouve alors que les Tunisiens s’attendaient à des décisions énergiques et palpables.
Ainsi, le sentiment général prévalant à l’issue du discours présidentiel laisse entrevoir une déception dans la mesure où il ne s’est pas hissé aux attentes des citoyens et d’une grande partie de la classe politique.
Noureddine H
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