Attention le pays ne peut plus se permettre plus de gâchis !

Attention le pays ne peut plus se permettre plus de gâchis !

La Tunisie vit, ces derniers jours, au rythme d’une grave crise politique qui plombe la situation générale du pays. Une crise survenue à la suite de la maladie du président de la république, puis à son refus de promulguer la loi électorale amendée et adoptée par l’ARP. La décision du chef de l’Etat a pris tout le monde à contre-pied et elle est tombée comme un couperet sur la tête des initiateurs du projet d’amendement, Ennahdha et Tahya Tounes. Le parti islamiste a été le premier à réagir dans un communiqué signé par son président Rached Ghannouchi à l’issue de la réunion de son bureau politique en faisant part de son inquiétude. Il a appelé à une réunion urgente des partis politiques et des groupes parlementaires pour des concertations sur les réponses à apporter au refus présidentiel. Lui emboitant le pas, Tahya Tounes s’est fendu dans un communiqué virulent à l’issue de la réunion de son instance politique sous la présidence de son président Youssef Chahed, signé par Mustapha Ben Ahmed vice-président du parti et un ancien proche de Béji Caid Essebsi, pour condamner cette confusion des rôles entre la famille du président et l’institution présidentielle et accuser le président de la République de « violation de la Constitution ». Mohsen Marzouk, ancien homme lige de Béji Caid Essebsi n’a pas ménagé son ancien mentor qui, selon lui, de « garant de la Constitution il est devenu celui qui l’a violée ». Même si la Constitution qui a instauré un régime semi-parlementaire a, considérablement, rogné les compétences du président de la république, pourtant élu au suffrage universel, Béji Caid Essebsi a su s’y accommoder à sa manière en gardant souvent assez de cartes entre les mains. Il semble avoir bien calculé son coup tout juste à la veille du dépôt des candidatures, ne laissant pas assez de marge aux auteurs des amendements.

D’où cette consternation dans les rangs de la coalition au pouvoir qui voulait par cette loi écarter ses rivaux et qui ne sait que faire contre le Président en l’absence de la Cour constitutionnelle. Cette juridiction qui devait être mise en place quatre ans plus tôt, s’est trouvée objet à plusieurs controverses et vitupérations politiciennes entre les groupes parlementaires. C’est pourquoi chacun est allé de sa propre interprétation de la décision du Président, conforme à la Constitution ou anticonstitutionnelle. C’est parfois selon le positionnement. Vrais spécialistes en droit public et en droit constitutionnel contre de vrais faux experts.

La fureur est beaucoup plus perceptible dans les rangs de Tahya Tounes, ce parti « né grand » selon son secrétaire général Sélim Azzabi, mais qui semble être désemparé en cette période de dépôt des candidatures pour les élections législatives. Certains de ses dirigeants n’ont pas hésité à s’attaquer directement au président de la république et alimenter les rumeurs sur sa santé et son incapacité à gérer les affaires de l’Etat. Certes, le chef de l’Etat est malade mais il n’en reste pas moins Président. Cela est pourtant une évidence notamment pour ceux et celles qui avaient usé leurs langues sur ses souliers et qui ont retourné leur veste plus d’une fois à la recherche d’un nouveau toit. Ces Brutus qui se précipitent pour achever le père dans un grand jeu de mensonges, d’intrigues et de querelles d’intérêts.

Au palais de Carthage où il poursuit sa convalescence, Béji Caid Essebsi a observé tout le manège joué par des plumitifs et autres comparses stipendiés par leurs maitres pour le vouer aux gémonies. Ils ne sont en fait que des roquets (petits chiens qui aboient pour rien), ou encore des foutriquets et des paltoquets, c’est-à-dire, pour ces nuls, des personnages insignifiants et rustres. Ils ont en commun la stupidité dans la réflexion et la médiocrité dans la réaction.

L’apparition du président de la république, ce lundi 22 juillet, qui a reçu le ministre de la défense Abdelkrim Zbidi et la déclaration du chef du gouvernement Youssef Chahed sur sa santé sont venues mettre du baume sur le cœur des Tunisiens, angoissés face à un avenir qui ne s’annonce pas sous de bons auspices.

Prenons garde pour ne pas tomber dans des situations inextricables où on privilégie l’intérêt partisan sur l’intérêt supérieur de l’Etat et où on sacrifie l’avenir du pays sur l’autel de quelques ambitions personnelles démesurées.

La Tunisie ne peut plus se permettre plus de gâchis.

B.O

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