BCE : Le gouvernement a manqué de courage et assume la responsabilité de la crise
Devant un groupe de journalistes triés comme d’habitude sur le volet, selon des critères que seule la présidence de la République connait, et invités un petit déjeuner restreint , ce mercredi 27 juillet, le Président Beji Caid Essebsi a reconnu qu’il assume une part de responsabilité dans la crise que vit actuellement le pays. Dans son intervention, rapportée par Mosaïque FM, le chef de l’Etat a affirmé qu’il est responsable, en partie, du choix de Habib Essid pour présider le gouvernement, révélant qu'il a été proposé au départ pour être à la tête du ministère de l'Intérieur avant d'être choisi plus tard à la tête du gouvernement.
Essebsi a souligné que les indicateurs économiques et financiers sont aux rouges et que cela est dû au manque de courage de la part du gouvernement qui a fait preuve d’incapacité à assumer ses responsabilités. Il a cité comme exemple la paralysie que connait la société Petrofac et l’arrêt de la production de phosphate ce qui a fait subir de lourdes pertes au budget de l’Etat.
Il a dit qu'il y a un ralentissement dans la recherche de solutions de sortie de crise et que le seul moyen pour le gouvernement a consisté en l’endettement, soulignant que la Tunisie a obtenu en 2016 une vingtaine de prêts. D’où, a-t-il ajouté, les difficultés pour le pays d’honorer ses engagements.
Les personnalités politiques qu'il a rencontrées avant l'annonce de son initiative ont été unanimes sur la nécessité de trouver une solution pour sauver l'économie du pays et restaurer l’autorité de la loi. Elles ont, selon Essebsi, insisté sur le changement du chef du gouvernement par une personnalité capable de juguler la crise.
Il a souligné qu'il n'a pas demandé à Habib Essid de démissionner. Toutefois, il soutient sa démarche de solliciter un vote de confiance à l’Assemblée des représentants du peuple.
Il a ajouté qu’il a insisté pour que l’UGTT, l’UTICA et l’Union des Agriculteurs fassent partie du dialogue afin de garantir un soutien préalable au prochain gouvernement et lui permettre d’appliquer son programme inscrit au document de Carthage.
Il a dit que le prochain chef ne sera pas forcément de Nidaa Tounés tout en ajoutant qu’il a présenté les défis de la prochaine étape à certaines personnalités tout en précisant que sa mission est de choisir la personnalité la plus apte pour cette étape critique.
Il a noté que cette personnalité serait probablement proche de Nidaa, mais devrait sûrement être audacieuse et suffisamment courageuse pour prendre les décisions qu’il faut.
Cependant, le choix final n’est pas encore pris quant à la personnalité qui succédera à Habib Essid.
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