Brahim Bouderbala reçoit treize ambassadeurs alors que l’ARP n’a pas entamé son véritable travail

Brahim Bouderbala reçoit treize ambassadeurs alors que l’ARP n’a pas entamé son véritable travail

Depuis sa prise de fonction suite à son élection en tant que président de l’Assemblée des Représentants du Peuple le 13 mars dernier Brahim Buderbala a multiplié les rencontres avec les ambassadeurs accrédités à Tunis alors que les affaires extérieures ne font pas partie des attributions qui sont reconnues à la « fonction législative » telle qu’elle est inscrite à la Constitution.

En deux mois à peine le président du Parlement a reçu treize ambassadeurs, ce qui est beaucoup. Alors qu’en même temps l’ARP n’a pas entamé son véritable travail.

Voici un relevé des audiences diplomatiques du président de l’ARP :
-Arshak POLADIEN, ambassadeur d’Arménie (le 31 mars)
- Çağlar Fahri Çakıralp, ambassadeur de Turquie (le 5 avril)
- José Maria ARBILLA, ambassadeur d’Argentine (le 6 avril)
-Abdelaziz Bin Ali Saqr, ambassadeur d’Arabie Saoudite (le 26 avril)
- WAN Li, ambassadeur de la République populaire de Chine (le 27 avril)
-Abdelhakim Qassab, chargé d’affaires d’Irak accompagné d’un parlementaire irakien (2mai)
- Peter PRÜGEL, ambassadeur d’Allemagne (3mai)
- Marcus Cornaro, ambassadeur de l’Union européenne (4 mai)
- André Parant, ambassadeur de France (9 mai)
- Simon Pullicino, ambassadeur de Malte (10 mai)
- Ihab Fahmy, ambassadeur d’Egypte (15 mai)
- Josef Renggli, ambassadeur de Suisse (19 mai)
- Alexandre ZOLOTOV, ambassadeur de Russie (19 mai)

A propos de toutes ces audiences, l’ARP a publié de longs communiqués alors qu’il s’agit de simples rencontres de courtoisie dont l’objet est uniquement de connaitre le personnage élu à la tête du Parlement. Car les ambassadeurs représentent le pouvoir exécutif dans leur pays et il est hors de question pour eux de s’ingérer dans les affaires parlementaires qui ne sont pas de leurs prérogatives.

Cette propension du président de l’ARP de s’occuper des questions diplomatiques avant que celle-ci se penche sur son propre travail puisque l’on est encore à la phase de mise des structures du Parlement a de quoi intriguer.

Cela risque d’indisposer le président de la République seul maître à bord en matière d’affaires étrangères et de diplomatie. L’on se rappelle que Kaïs Saïed a mal pris l’activisme diplomatique de l’ex-président de l’ARP, Rached Ghannouchi; ce qui a été parmi les causes de l’irritation du Chef de l'Etat à son égard.
(Illustration: Bouderbala reçoit l'ambassadeur de Russie)

RBR

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