A Carthage et à la Kasbah, cherche 109 voix désespérément
Les membres du groupe parlementaire de Nidaa Tounes vont rencontrer demain mardi 24 juillet 2018, le président de la république Béji Caid Essebsi à Carthage. Selon le député Mongi Harbaoui, porte-parole de Nidaa et qui est resté fidèle au fils du président, cette rencontre qui se tient à la demande des députés, sera l’occasion de « clarifier certaines questions liées à la crise que traverse le pays ». On sait que les membres du groupe sont maintenant divisés entre soutien au chef du gouvernement et fidélité au directeur exécutif du parti.
La crise qui a éclaté au grand jour au sommet de l’état a plombé le climat général du pays. Pour débloquer la situation, Béji Caid Essebsi a demandé à Youssef Chahed soit de démissionner soit de solliciter le renouvellement de confiance à l’Assemblée conformément à l’article 98 de la Constitution, ce que le chef du gouvernement refuse, du moins pour le moment. Entre temps, des voix se sont élevées pour appeler le président de la république à user de l’article 99 et demander « à l’Assemblée des représentants du peuple de procéder à un vote de confiance au gouvernement ». Mais aucun d’eux n’est disposé à le faire, s’il n’est pas assuré de la majorité absolue, soit 109 voix. Aussi bien à Carthage qu’à la kasbah, on négocie avec les groupes parlementaires, voire avec les députés un à un, on fait des approches, on sollicite des voix et on compte les Oui, les Non et les Oui mais. Le chef du gouvernement qui a annoncé un remaniement imminent de son équipe, du moins pour remplacer le ministre de l’intérieur qu’il a limogé et celui des relations avec les instances constitutionnelles et la société civile qui a démissionné, parait encore hésitant tant qu’il n’est sûr d’obtenir la majorité requise.
Même le parlement qui, à son tour, peut demander le retrait de confiance au gouvernement n’arrive pas à réunir le tiers requis, soit 73 députés, pour engager la procédure de destitution prévue dans l’article 97 de la constitution. « Le retrait de confiance au Gouvernement requiert l’approbation de la majorité absolue des membres de l’Assemblée et la présentation d'un candidat en remplacement du Chef du Gouvernement dont la candidature doit être approuvée lors du même vote et que le Président de la République charge de former un Gouvernement, conformément aux dispositions de l’article 89 ». Ce qui parait, pour le moment, impossible.
En attendant le décompte des voix, le pays s’enlise dans une crise politique sans précédent qui risque de le mener dans une instabilité aux graves conséquences.
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