Catastrophe écologique à Gabès : le président promet des décisions imminentes

Catastrophe écologique à Gabès : le président promet des décisions imminentes

Le président de la République, Kaïs Saïed, a réuni samedi 6 décembre au palais de Carthage les membres de l’équipe spéciale qu’il a mandatée pour trouver des solutions rapides et durables à la grave crise environnementale qui frappe Gabès depuis des années. Cette rencontre intervient dans un climat de forte tension locale, alimentée par la dégradation continue de la qualité de l’air, de l’eau et du littoral dans une région historiquement affectée par les rejets industriels.

Selon un communiqué de la présidence, la réunion a porté sur un ensemble de mesures urgentes destinées à freiner la détérioration de l’écosystème gabésien. Le chef de l’État a rappelé que la situation est devenue « intolérable » pour la population, confrontée quotidiennement aux nuisances et aux risques sanitaires, et que l’État se doit d’intervenir sans délai.

Kaïs Saïed a insisté sur le fait qu’il suit jour après jour l’évolution de la crise, saluant au passage le niveau de conscience civique et l’engagement des habitants de la région, dont les mobilisations répétées ont contribué à placer le dossier au cœur de l’agenda national.

Le président n’a pas hésité à dresser un constat sévère des causes structurelles qui ont conduit à l’aggravation de la situation. Selon lui, la catastrophe environnementale aurait pu être évitée si les opérations de maintenance et de renouvellement des équipements avaient été effectuées à temps. Il a dénoncé des années de mauvaise gouvernance, marquées par des recrutements « anarchiques » motivés par des considérations politiques, ainsi qu’une gestion des marchés publics entachée d’irrégularités.

Kaïs Saïed a notamment cité le cas récurrent de marchés attribués systématiquement à la même entreprise, dont les interventions sur les installations entraînent des pannes répétées des équipements censés réduire les émissions polluantes. Un exemple, selon lui, des « dérives » qui ont contribué à envenimer la situation.

Il a également rappelé les tentatives passées de privatisation du Groupe chimique tunisien (GCT), estimant que cette orientation avait fragilisé davantage le secteur et les infrastructures.

Au-delà de la gestion du dossier gabésien, le président a affirmé que les solutions doivent s’inscrire dans une vision stratégique globale, visant à réformer en profondeur la gouvernance environnementale en Tunisie. Il a appelé à une meilleure coordination entre les institutions, à un suivi rigoureux des installations industrielles et au développement d’outils de contrôle fiables et transparents.

Kaïs Saïed a donné des instructions pour renforcer les moyens mis à la disposition de l’équipe technique, afin que le rapport final soit prêt dans les prochains jours. Ce rapport devrait constituer la feuille de route des actions à mener pour restaurer l’équilibre écologique de la région.

En conclusion, le chef de l’État a exhorté l’ensemble des responsables et des acteurs concernés à agir avec la détermination « d’un soldat sur le front », appelant à placer l’intérêt supérieur de la nation au-dessus de toute autre considération. Il a mis en garde contre ceux qui, selon lui, cherchent à exploiter la situation pour affaiblir l’État, affirmant que la Tunisie « ne sera jamais une proie facile ».

 

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