A cause du Covid-19, la Tunisie affronte la plus grande crise de stockage de son pétrole
La pandémie du COVID 19 a touché tous les secteurs dont le secteur pétrolier. Alors que la pandémie continue à se propager à travers le monde, les inquiétudes persistantes concernant les capacités de stockage de l'or noir continue à faire chuter les cours, même si les producteurs s'apprêtent à réduire la production pour stimuler les marchés.
Il est à rappeler que les prix se sont effondrés ces dernières semaines à travers le monde en raison de la chute de la demande provoquée par des blocages et restrictions de voyage et de déplacements, imposées à travers la planète pour lutter contre l'épidémie.
Le problème mondial des producteurs est donc devenu cet excédent difficile à stoker.
Ce souci, portant désormais sur les installations de stockage, qui n'ont pas les capacités de répondre à l'offre excédentaire, a évidement touché notre pays.
Même si les champs continuent jusqu’à présent à produire normalement le brut, l’inquiétude à propos de l'augmentation des stocks est aussi menaçante en Tunisie, surtout que les compagnies pétrolières n’arrivent plus à exporter les quantités produites, que ce soit à cause des blocages du trafic maritime ou surtout parce qu’elles ne trouvent plus d’acquéreur pour l’acheter.
Selon certaines estimations les backs de la compagnie « TRAPSA », qui a entre autres pour missions le transport du pétrole brut Tunisien, son stockage, son chargement sur navire pétrolier et son transport, seront remplies et complètement saturés vers mi-mai.
C’est pour cela qu’on s’active du coté du Ministère de l'Energie des Mines et de la Transition Energétique afin de trouver au plus vite des solutions pour décharger et déstocker les quantités existantes dans cette plateforme de la « TRAPSA » à Skhira.
Cela est d’autant plus que nécessaire, car on veut à tout prix éviter l’arrêt de la production des champs, qui sera rendu nécessaire si jamais on ne trouvera plus où stocker.
Surtout que les risques de tout arrêt de production d’un gisement demeurent incontrôlés en Tunisie, car il n’est pas garanti qu’un champ qui s’est arrêté pour une raison quelconque, revienne au même niveau de production à la reprise.
A titre d’exemple, la grève des employés de la société italo-tunisienne d’exploitation du pétrole (SITEP) qui a engendré une suspension de production dans le champ d’El Borma, a couté très cher.
Le champ qui produisait 5700 barils par jour avant l’arrêt de la production, ne peut désormais produire que 5000 barils par jour.
Pour éviter donc la saturation de la plateforme de stockage de « Skhira », les compagnies pétrolières étrangères ont été dans ce sens appelé à trouver des débouchées pour écouler leur produits bruts.
Etant donné que cette plateforme stocke aussi le pétrole brut provenant des gisements Algérien d’Aain anemas, il a été demandé aux partenaires algériens de la « TRASPA » de déstocker au plus vite les quantités bloquées à Skhira.
D’un autre coté, on procédera désormais au stockage du brut dans les backs de la STIR à Zarzouna et on utilisera tous les backs existants dans le pays pour stoker le pétrole brut.
D’autres solutions sont aussi à l’étude pour résoudre au plus ce problème du stockage du brut, afin d’éviter à tour prix le très risqué arrêt de la production des champs.
Par ailleurs, pour faire face aux problèmes du stockage du raffiné, surtout que la consommation des produits pétroliers a connu une importante diminution en Tunisie comme partout ailleurs, à cause du confinement, les sociétés de distribution de pétroles opérant dans notre pays, ont été appelées à leurs tours à reconstruire leurs stocks stratégiques en espérant que la consommation ira en augmentant avec le dé confinement progressif.
Ainsi donc même en Tunisie, les inquiétudes persistantes concernant le stockage ont éclipsé l'imminence de l’écoulement de notre or en noir.
B.M.
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