Ce qu’écrit Le Monde à propos la décision de Kaïs Saïed de dissoudre le Parlement
Ci-dessous l’article publié ce jeudi soir par le site du quotidien français le Monde à propos de la décision du président de la République Kaïs Saïed de dissoudre le Parlement :
"Le président tunisien, Kaïs Saïed, a déclaré mercredi 30 mars qu’il avait décidé de dissoudre le Parlement, huit mois après l’avoir suspendu pour s’arroger les pleins pouvoirs en juillet 2021. Un choix destiné à « préserver l’Etat et ses institutions et pour préserver le peuple tunisien » a-t-il justifié lors d’une réunion du conseil de sécurité nationale.
Cette annonce intervient quelques heures après que cent vingt députés – sur un total de 217 – ont bravé la suspension du Parlement en organisant une séance virtuelle à l’appel du bureau de l’Assemblée des représentants du peuple, instance qui regroupe la présidence du Parlement et des représentants des partis qui y siègent.
Appel de députés à l’organisation d’élections
Cent seize députés ont voté en faveur d’un projet de loi visant à annuler les mesures exceptionnelles prises par M. Saïed, qui bloquent, selon eux, le processus démocratique et instaurent le pouvoir d’un seul homme dans le pays berceau des « printemps arabes ». Les députés, dont des élus d’Ennahda et des indépendants, ont appelé en outre à l’organisation d’élections législatives et présidentielle anticipées pour sortir de la crise politique et socio-économique.
Le ministre de la justice a ordonné l’ouverture d’une enquête contre ces membres du Parlement, accusant ceux-ci de « conspirer contre la sécurité de l’Etat ». Après des mois de blocage politique, M. Saïed, élu fin 2019, s’était arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet en limogeant le premier ministre et en suspendant le Parlement dominé par le parti d’inspiration islamiste Ennahda, sa bête noire.
Le 22 septembre, le chef de l’Etat avait officialisé ses pleins pouvoirs par des « mesures exceptionnelles » qui prolongent la suspension du Parlement. Elles lui permettent aussi de légiférer par décret, de présider le conseil des ministres et d’amender les lois."
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