Ces ministres qui déçoivent
A quelques petites semaines des cent premiers jours, le gouvernement se trouve sous les feux des critiques de toutes parts. Des critiques de l’opposition mais aussi de certains membres des partis de la coalition. Tant il est vrai que les attentes sont nombreuses et les revendications légitimes, alors que les difficultés sont énormes et les moyens sont limités. Les 120 priorités annoncées ne sont pas, pour la plupart, réalistes. Certains ministres se sont même contentés de dépoussiérer quelques dossiers et de déterre d’anciennes propositions. Faute de temps mais aussi par manque consultation et de réflexion.
Habib Essid, haut commis de l’état connu pour sa discrétion, son pragmatisme et sa propension à agir beaucoup plus qu'à parler, doit, certainement regretter, quelques choix de candidats qui lui ont été imposés par les partis politiques et les personnalités ayant interféré dans la formation de son gouvernement. Certains ministres sont déjà critiqués, voire décriés, pour leur mauvaise gestion ou encore leur maladresse. On ne s’improvise pas ministre même si on se prévaut d’un « couffin de diplômes » et ne devient pas bon gestionnaire même si on est un excellent théoricien. La réalité du terrain est toute autre.
Les plus critiqués
En tête des ministres les plus critiqués, on trouve celui des affaires étrangères Taieb Baccouche. Ses déclarations sont souvent décalées par rapport à la réalité et en contradiction avec celles du Président de la République qui détermine la politique étrangère du pays. De la Syrie à la Turquie, l’intellectuel qu’il est a mis les pieds dans le plat, ce qui pourrait porter préjudice à l’image du pays. Tout comme son secrétaire d'état Touhami Abdouli qui nous surprend par ses annonces de la supression du visa pour les ressortissant de certains pays africains, sans en mesurer les éventuelles conséquences, au risque de faire de notre pays une terre d'asile.
Mais il n’ ya pas que Baccouche parmi les ministres de Nida Tounes. Le ministre de l’éducation Néji Jalloul, est fortement critiqué pour son incapacité à gérer la grève des enseignants du secondaire notamment. Ses annonces ont été contrées par les responsables syndicaux et Lassad Yakoubi est sorti vainqueur dans ce qu’il a appelé « la bataille des os cassés ». On lui reproche également, d’accepter une forme de cogestion avec les syndicats qui se seraient intervenus même dans les nominations au sein de son département et d’imposer la non participation d’autres partenaires au dialogue national sur l’éducation. On a beau être un bon débatteur, on ne pourra pas faire un bon ministre. Passons pour la ministre du tourisme Selma Elloumi et son drapeau géant qui serait partagé sur les quatre coins du pays. Comme pour faire oublier les « selfies » de sa précédente. Ou encore Said Aidi le ministre de la santé que ses amis du Nida demandent la tête pour des raisons politiques.
Trois autres ministres de l’UPL, ceux de l’environnement, Néjib derouche et des domaines de l’état Hatem El Euchi qui ont trouvé le temps de partir en Algérie pour suivre un match de football et Maher Ben Dhia le ministre de la jeunesse et des sports qui se contente d'observer ce qui se passe dans les terrains du sport sans broncher, semblent patauger dans les problèmes de leur ministère et n’arrivent pas à proposer des mesures concrètes et palpables.
Savoir s’entourer de compétences
Il faut dire qu’il ne suffit pas de s’entourer de fidèles et d'affidés pour pouvoir réussir dans son ministère. Mais plutôt chercher à s’attacher les services de compétences pour l’aider dans sa tâche. Car, malheureusement, on a l’impression de revivre les mêmes pratiques de la troïka avec des nominations dans les cabinets ministériels et dans l’administration selon le seul critère du copinage.
C’est pourquoi, on parle de plus en plus d’un remaniement qui toucherait certains portefeuilles parmi les plus critiqués.
O.D
O D