Ciments de Bizerte- Bourse de Tunis: le non-respect du Business Plan pose problème
Le dernier arrivé à la bourse de Tunis a fait une entrée très remarquée. Introduite au Marché Principal de la cote en
octobre 2009, la société ciments de Bizerte a connu un effondrement de son titre qui a diminué de plus de 35% passant de 11,5 dinars à 7,4 dinars.
Le chiffre d'affaires, quant à lui, est passé de 90.5 MD en 2008 à 81,6 MD en 2009 soit 10,86% de baisse. Cette diminution est justifiée par la direction "à la régression des ventes à l'export consécutives à la crise financière et économique mondiale qui a ralenti le niveau de la demande de ciment sur le marché international et où les exportations SCB ont baissé de 36,8 MDT en 2008 à 17,8 MDT en 2009 soit une chute de 51,54%".
A vrai dire cette situation n'est pas vraiment préoccupante d'autant plus que la SCB a réussi à augmenter son chiffre d'affaires local de 10 MDT (+18,84 % comparé à 2008) d'une part, et que le cimentier a annoncé la reprise de la demande pour l'exportation amorcée depuis décembre 2009 outre le maintien de la dynamique de vente sur le marché local en début de l'année 2010 où les ventes locales ont augmenté de 24% comparé à la même période 2009.
Cependant, le vrai souci réside dans le non-respect du prospectus d’introduction en bourse. D'abord, le bénéfice net 2009 tournera autour de 2,4MDT au lieu des 4,7 MDT prévus dans le plan d'affaires.
Ensuite, le projet de conversion de l'énergie fuel vers le coke de pétrole, prévu initialement en 2009, n'entrera en phase d’essai qu'à partir du mois de Mai 2010.
Enfin, au sujet de la deuxième partie du « PMN II » qui consiste à augmenter de 80% la capacité de production d’ici 2013, la société a dû réviser ses hypothèses de prévision en raison de la modification des conditions de réalisation de ce projet.
En effet, suite au désistement du groupe chinois retenu pour ce marché et l’importance du coût proposé par le nouveau soumissionnaire (350MD), le management a opté pour une deuxième alternative visant à améliorer la capacité de production de seulement 30%.
Autant d'éléments qui ont incité certains intermédiaires en bourse, telle que la compagnie Gestion et Finance (CGF) à recommander la vente de la valeur SCB en attendant la révision du plan d’affaires.