Comment Habib Essid  a tenté d’évincer Chahed de la Kasbah et de renvoyer Hafedh de Nida

Comment Habib Essid  a tenté d’évincer Chahed de la Kasbah et de renvoyer Hafedh de Nida

Dans ses mémoires publiés par la maison d’édition Leaders, l’ancien chef du gouvernement Habib Essid  a fait quelques révélations sur son passage à la Kasbah, ses rapports ambigus avec le président de la république Béji Caid Essebsi, celui qui l’a choisi pour former le premier gouvernement issu des premières élections législatives d’octobre 2014, ainsi qu’avec le parti Nida Tounes et les autres formations de la coalition gouvernementale.

Il a évoqué les pressions exercées sur lui pour le pousser à la démission pour éviter d’être malmené, selon l’expression d’un proche de BCE qu’il n’a pas nommé. Le premier à lui avoir suggérer de partir fut Mehdi ben Gharbia suivi de Yad Dahmani, deux futurs ministres et bras droits de Youssef Chahed, le successeur d’Essid. On comprend alors leur empressement.

Ce même Chahed a eu le culot de proposer à son prédécesseur de réintégrer le gouvernement à la tête du ministère de l’agriculture, à la faveur d’un remaniement partiel qu’il devait opérer. Evidemment, refus courtois, mais catégorique.

Essid a consacré un chapitre à son retour aux affaires en tant que conseiller politique auprès de feu Béji Caid Essebsi à Carthage. Un passage qui n’a duré, selon lui quelque sept mois le temps de se raviser qu’il n’est d’aucune utilité dans ce poste.

Pourtant, il avait comme projet de réaliser deux objectifs, évincer Youssef Chahed de la Kasbah et « déboulonner » Hafedh Caid Essebsi de Nida Tounes. Il en avait parlé avec le président qui, au départ, n’avait pas fait d’objection, notamment en ce concerne le remplacement de Chahed. «  le chef de l’Etat à qui j’ai proposé le nom du ministre de la défense Abdelkrim Zbidi pour succéder à Chahed, m’avait demandé d’aller voir avec le président du mouvement Ennahdha Rached Ghannouchi », a-t-i dit. Essid était voir Ghannouchi chez lui pour évoquer la succession de Chahed et il n’était pas tout à fait contre à condition de discuter cette question avec le président pour le sonder sur le nom du successeur de Chahed. Un rendez-vous lui a été fixé et les deux se sont rencontrés en tête à tête. Mais, selon Essid, les deux hommes se sont quittés sans se mettre d’accord. BCE ayant refusé, semble-t-il d’associer Ghannouchi au choix du futur chef du gouvernement.

Quant à l’éviction du fils du président de Nida Tounes, Essid a essyé un refus net de la part de BCE qui lui a dit que  Hafedh a 56 ans, il est majeur et vacciné et que lui, son père, se trouve dans l’incapacité de lui dicter quoi que ce soit.

Se sentant un peu de trop à Carthage, lieu de manigances et d’intrigues, éloigné par celui qui l’a nommé à ce poste, ne l’ayant invité à le rencontrer qu’à deux reprises seulement, Habib Essid, complètement dégoûté, a décidé de partir sur les pointes du pied en février 2019. Bien avant la maladie qui l’a terrassé.

Il revient à Carthage après la mort de BCE, à la demande de Mohamed Ennaceur pour s’occuper des funérailles du président défunt.

الحبيب الصيد في...حديث الذاكرة

دار ليدرز للنشر490 صفحة

الثمن 30 دينار

 

Votre commentaire